Le mardi 5 octobre, nous allons à la place centrale de Christchurch prendre notre bus pour l'aéroport. En l'attendant, on observe avec curiosité l'antique tramway de la ville, qui aurait sans aucun doute sa place dans un musée. Un wagon en état de marche est même un concept unique : un tramway-restaurant!


Nous laissons finalement derrière nous l'île du Sud en prenant un très court vol (34 minutes) pour Wellington. Nous survolons avec plaisir la chaîne de montagnes des Alpes du Sud sous le soleil. L'après-midi nous visitons la capitale néo-zélandaise sans objectif, en vagabondant dans le centre. Comme dans toutes les grandes villes du pays, les échoppes de nourriture à emporter pullulent le long des rues commerçantes.

Le mercredi 6 octobre, on récupère notre nouveau véhicule de location, une berline cette fois-ci. Le musée de la capitale, nommé Te Papa Tongarewa, possède une excellente réputation et son entrée est gratuite, nous ne pouvons donc pas quitter la ville sans l'avoir visité. Il s'agit d'un imposant monument de six étages au design travaillé, qui dissimule des collections d'art, de culture, d'histoire naturelle, de faune et de flore actuelle et ancienne de Aotearoa (le pays du long nuage blanc, nom maori désignant la Nouvelle-Zélande).


Il est très récent, utilise à profusion des moyens visuels de haute technologie et est régulièrement actualisé, puisqu'il fait référence à divers endroits au tremblement de terre de Christchurch du mois précédent. Parmi les attractions modernes ou insolites, on peut noter :
- un mini-cinéma 3D, projetant une animation de quelques minutes sur un calmar géant des profondeurs.
- de nombreux écrans tactiles proposants des programmes interactifs, à tous les niveaux du bâtiment.
- l'exposition d'un véritable calmar géant d'un quintal.
- la simulation d'un tremblement de terre de magnitude 5.0 dans une petite maison factice.
- des vidéos issues d'une caméra embarquée sur la tête d'un mouton.
- des hologrammes animés diffusés sur des objets.
- un cinéma dans une salle décorée en brocante, où les objets prennent vie de manière synchronisée avec le film. Le film y retrace les images phares des 100 dernières années de l'histoire néo-zélandaise.
- contrairement aux musées habituels, les visiteurs sont encouragés à toucher les objets et à interagir avec l'environnement.
- une partie du musée est à découvrir à l'extérieur, un grand espace reconstituant les points marquants du milieu naturel du pays.



Nous avons passé quatre heures dans le musée Te Papa, sans avoir le temps de tout voir. Il faut probablement plus d'une journée complète pour faire le tour de toutes les sections. Des musées que nous avons visités jusqu'à présent durant notre voyage, celui-ci est largement le plus accessible, didactique, et captivant. Qu'il s'agisse des écosystèmes, des explorateurs, de la culture maorie, de l'immigration, ou de la géologie, chaque étage entretient la curiosité du visiteur. Dans l'après-midi, on roule jusqu'à Wanganui pour passer la nuit au Tamara Backpackers Lodge, très apprécié par Claire.

Le jeudi 7 octobre, on se rend au Tongariro National Park. Il est célèbre pour avoir servi de décor dans la trilogie du Seigneur des Anneaux. Ses plaines et ses volcans y apparaissent dans les séquences montrant le Mordor (le territoire des méchants, pour résumer de manière simpliste). Nous visitons à pied la cascade Waitonga, en marchant plus de deux heures dans cette partie du parc.


Nous choisissons de passer la nuit dans un village au nom très recherché de "National Park Village". On loge dans une auberge de jeunesse désertée durant cette saison, ce qui nous permet de rester longtemps dans le jacuzzi mis à disposition des clients.

Le jour suivant, nous poursuivons notre visite du parc en nous rendant un peu plus en altitude, au village de whakapapa, sur les flancs du volcan Ruapehu. Là-bas, on apprend que la pluie doit occuper une majeure partie de la journée. Nous limitons ainsi la durée de notre marche en nous dirigeant vers des chutes d'eau du nom de Taranaki Falls, que nous atteignons après une heure de marche sous la pluie.


Nous sommes déçus car les paysages environnants doivent être impressionnants mais une nouvelle fois en Nouvelle-Zélande, la météo nous fait défaut et nous passons à côté de volcans sans même les apercevoir. On finalise notre balade dans le Nord du parc par une marche d'une heure autour du lac Rotopounamu. Nous quittons alors le parc Tongariro en regrettant de n'avoir pu voir un seul de ses trois volcans principaux. Nous arrivons en bordure Sud du lac Taupo, au village Tokaanu. Il possède des sources thermales naturelles, et nous marchons un petit quart d'heure autour du centre pour y voir de profonds trous d'eau chaude et quelques petites mares de boue que des bulles remontant en surface font jaillir.


On ne résiste pas à la tentation d'un bain bon marché dans les petits bains thermaux, qui s'avèrent avoir une allure de piscine chlorée bien moins distinguée que ceux des deux que nous avons pu faire auparavant dans l'île du Sud. Le faible coût d'admission (moins de 4€ par personne) compense cependant.

Le samedi 9 octobre, nous passons la majeure partie de la journée dans la ville de Taupo. On y observe tout d'abord les Huka Falls, des chutes d'eau au débit vertigineux de 200 mètres cubes par seconde. Un petit pont permet de traverser le goulot d'étranglement dans lequel la rivière Waikato passe avant les chutes. On y voit l'eau bleue en provenance du lac Taupo s'y engouffrer à toute vitesse avant de tomber une dizaine de mètres plus bas. A Craters of the Moon, nous découvrons un paysage lunaire. Sous nos pieds est présent le terrain géothermal de Wairakei, le plus grand de Nouvelle-Zélande. Le magma y monte suffisamment proche de la surface pour réchauffer les nappes phréatiques au point de les faire bouillir. C'est ainsi que de la vapeur d'eau sort sous la forme de fumerolles, de sources chaudes, ou de bassins boueux, créant plusieurs cratères.


C'est accompagnés du pshhhh des fumerolles et du bloup, bloup, bloup de la boue que nous visitons le terrain, étonnés de voir un paysage si bizarre, inimaginable sur notre calme territoire français. Nous visitons ensuite Honey Hive, où l'on peut voir des abeilles au travail dans une ruche en verre exposée au public. Toutes sortes de produits à base de miel sont proposés : cosmétiques (pour le corps, pour le visage, pour les mains, crème solaire, savon, baume pour les lèvres...), alcools (vins, liqueurs, bières, crèmes), aliments (miel pur ou mélangé avec du beurre de cacahuète, lavande, ou autres fruits). De retour dans le centre de Taupo, on y découvre qu'un évènement caritatif peu discret y a lieu. Un bon nombre de voitures anciennes, voitures de sport, motos en tous genres ou camions sont présents sur une grande pelouse. En s'approchant de plus près, on apprend qu'en l'échange d'une donation équivalente à 1€, on peut faire un tour dans le véhicule de son choix, conduit par son propriétaire. Nous y aurions été si la file d'attente n'était pas si longue! Dans l'après-midi, on se rend à Wai-O-Tapu, sur les conseils d'une polonaise rencontrée quelques jours plus tôt. Son plan s'avère correct, et nous arrivons au point de rencontre d'une source chaude et d'une rivière normale. Si il est précisé de ne pas y mettre la tête sous l'eau, il est tout à fait autorisé de s'y baigner et nous en profitons.


La température de l'eau est très élevée (la source chaude pure dépasse certainement les 40°C, au vu de notre expérience récente des bains thermaux). Il est donc parfait de pouvoir ajuster soi-même la température, en se laissant emporter un peu plus dans le courant froid ou en revenant du côté où l'eau fume. Nous passons ainsi une heure et demie à tremper dans cette source thermale, dans un cadre 100% naturel.