Le dimanche 10 octobre, nous sommes à Rotorua et choisissons de visiter Te Puia. Il s'agit d'un parc touristique basé sur une zone de forte activité géothermique, où les visiteurs découvrent à la fois le paysage et la culture maorie. Nous faisons l'expérience d'un accueil maori traditionnel, suivi de chansons d'action, de danses féminines, et bien sûr de la danse guerrière rendue célèbre par l'équipe de rugby des All Blacks : le Haka. Le salut maori se fait en s'approchant nez contre nez à deux reprises, et en prononçant ensuite "Kia ora". Les chansons et danses féminines se rapprochent, certainement pas par hasard, de celles que nous avons entendues lors des cérémonies d'accueil et d'adieu sur les îles Fidji. Le Haka est, quant à lui, aussi bruyant, lourd, et viril que de réputation. Le spectacle que nous avons vu est bien sûr purement touristique, mais amusant. Une guide maorie nous fait ensuite visiter un atelier de sculpture traditionnelle, et un autre de tissage de la fibre de lin, utilisée dans la confection de leurs vêtements.


Outre la culture maorie, l'activité géothermique constitue la principale attraction du parc. Un geyser y entre quotidiennement en éruption, nous contemplons à plusieurs reprises ce spectacle inhabituel à nos yeux. Dans le parc, deux kiwis sont gardés en captivité, ce qui est une aubaine pour les observer, puisqu'il est extrêmement rare d'en rencontrer dans la nature. Le mot "kiwi" désigne plusieurs choses en Nouvelle-Zélande : tout d'abord le fruit que nous connaissons tous, originaire de ce pays. Ensuite l'oiseau, en voie d'extinction et incapable de voler, que nous avons pu voir dans le parc Te Puia ce jour. Et enfin les néo-zélandais se font appeler les "kiwis", après avoir choisi pour emblème national ce fragile animal. La pauvre bête étant très sensible, il est interdit de la photographier et nous respectons cela. Pour continuer avec l'aspect géothermique du site, nous voyons de nombreuses zones de boue en ébullition, des sources chaudes, dont une mare de cuisson utilisée par les maoris pour cuire leur nourriture. L'eau y boue en permanence!


Le lundi 11 octobre, nous partons de Rotorua pour le Coromandel, une vaste péninsule à l'Est d'Auckland. Notre premier arrêt a lieu à Te Puke, ville autoproclamée capitale internationale de la culture de kiwi. Pour nous accueillir, une tranche de kiwi de plus d'une dizaine de mètres de diamètre est présente à l'entrée de la ville. Nous y découvrons que le petit fruit poilu y est cultivé à la manière de la ville, les plans poussant en rangées, le long de fils métalliques autour desquels s'enroulent les branches.


Nous faisons une seconde pause à Katikati sur les conseils flatteurs d'un guide touristique. Certains murs ont été peints à la main dans différents styles, allant du dessin pour enfant à la représentation d'une scène de vie du siècle précédent. Ces décorations murales ont valu au village le titre de "plus belle ville de Nouvelle-Zélande" à plusieurs reprises, avis que nous ne partageons pas. Nous sommes plutôt déçus de ces peintures, nous nous attendions à de véritables fresques murales mais les œuvres sont éparpillées en divers endroits. Notre premier contact avec la péninsule du Coromandel a lieu sur la plage de Waihi. On s'y accorde un relaxant aller-retour sur le sable, en regardant avec curiosité les oiseaux décortiquer des coquillages pour se rassasier. En cherchant un endroit où dormir, nous passons par Pauanui, ville qui n'est en fait qu'un grand quartier de maisons de vacances, sans charme ni intérêt. Nous trouvons notre bonheur un peu plus au Nord, à Tairua.

Le mardi, nous allons à une plage nommée Hot Pools Beach, dès 8 heures du matin. Comme son nom l'indique, une source chaude est présente et au milieu de la plage, il suffit de donner quelques coups de pelles pour atteindre de l'eau à 60°C. Cependant, la zone de présence de la source chaude est assez limitée, et il est impossible d'en profiter lorsque nous y sommes, la marée étant haute. On visite ensuite Haihi et marchons jusqu'à Cathedral Cove, où l'on voit de très belles falaises entre lesquelles se cachent de petites criques de sable, de l'eau claire, et des endroits réputés pour la plongée avec masque et tuba.


La plage suivante est celle de Cooks Beach, que le capitaine Cook a modestement nommée en son nom lorsqu'il y a été le premier occidental à y poser le pied, plus de 200 ans auparavant. Nous comprenons cependant son choix, puisque la plage est très belle, et sauvage. L'étendue de sable de 3km semble n'être que pour nous deux. On s'y accorde une sieste au soleil, le sable fin nous endormant suffisamment pour que nous obtenions quelques marques de bronzage sur le visage. Nous grimpons ensuite aisément la falaise appelée Shakespeare Cliff. Et pour cause, la route goudronnée mène à moins d'une centaine de mètres d'un point de vue sur la baie Mercury, signalé comme étant un des repères locaux en cas d'alerte au tsunami. On y voit les plages de chaque côté, et les îles au loin.


En partant, on roule quelques dizaines de kilomètres avant de s'apercevoir que nous avons raté un endroit où nous souhaitions aller. Sentant la fatigue arriver, on choisit par sagesse de rentrer à Coromandel Town en abandonnant nos autres plans de la journée. Pour nous reposer, le jacuzzi du notre hôtel en fin d'après-midi est le remède parfait. Nous passons ensuite la soirée avec un autre couple de français, à parler de voyages.

Le mercredi 13 octobre, nous roulons jusqu'à Auckland où l'on remplit nos dernières formalités administratives (clôture du compte bancaire, envoi d'un colis pour nous délester de quelques affaires, ainsi qu'un passage obligé au Starbucks pour Claire). Le soir, nous avons rendez-vous dans la famille où Claire a été jeune fille au pair pendant le mois d'Août. James, le père, nous a en effet invités à dîner et à passer la nuit à son domicile. C'est pour nous l'occasion de raconter notre voyage d'un mois et demi depuis que nous les avons quittés. Nous rencontrons également la remplaçante de Claire, Camilla, d'origine chilienne. Elle nous donne ses endroits préférés et d'avisés conseils pour voyager dans son pays. Leur intérêt est d'importance puisque nous partons le lendemain pour ce pays!


Dû à la traversée de la ligne de changement de date lors de notre vol transpacifique, nous vivons le jeudi 14 octobre à deux reprises. Le premier se passe à Auckland, jusqu'à notre arrivée à l'aéroport international et notre embarquement sur l'Airbus A340 de la compagnie nationale chilienne Lan Airlines.