Voyage de Claire & Pierre-Antoine

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mercredi, novembre 3 2010

Le désert le plus aride du monde : l'Atacama

Le jeudi 28 octobre, nous marchons dans La Serena, que nous n'avons pas vraiment pris le temps de visiter la première fois. On rejoint le front de mer par une agréable avenue bordée de palmiers, avec une allée centrale piétonne. Tout au bout, un phare est construit au bord de la plage, au milieu de la grande baie. Un peu plus tard, nous faisons des provisions de nourriture avant de partir au terminal de bus. On y part à 16h en direction du désert de l'Atacama, où nous arrivons à 8h le matin suivant!

Le village qui nous sert de base pour l'exploration du désert est San Pedro de Atacama, à 2440 mètres d'altitude. On y trouve un hôtel calme, qu'une française, Marie-Christine, a ouvert il n'y a que cinq semaines.


Dans la journée, on visite le petit bourg, où un grand nombre d'habitations est construit en adobe, un mélange de paille et de terre séchée. Beaucoup d'excursions sont proposées dans les environs, et nous sommes séduits par les prestations proposées par Santiago, un franco-chilien. Ses voyages partent volontairement à des horaires atypiques, permettant de voir les paysages en évitant d'y rencontrer une foule de touristes.

Le samedi 30 octobre, nous partons ainsi dès 6h du matin pour nous rendre à la vallée de la Lune, à une dizaine de kilomètres à l'Ouest du village. Le premier arrêt a lieu à un point de vue sur la vallée de la Lune, où nous attendons le lever du soleil dans la fraicheur matinale. On le voit monter lentement, faisant prendre aux roches de la vallée des couleurs chaudes.


On marche ensuite plus d'une heure dans la vallée de la Mort. Elle ne tire pas son nom d'une quelconque histoire tragique, mais d'une déformation hispanophone, puisqu'originellement nommée vallée de Mars, par ses paysages irréels. On y grimpe une haute dune de sable. De quoi bien nous fatiguer en somme, pour cette première journée en altitude. D'en haut, la vue nous gâte, sur les formations rocheuses découpées par l'érosion. Certains utilisent cet endroit pour pratiquer le sandboard, une discipline consistant à surfer sur les pentes de sable. En quittant cet endroit, on retourne à la vallée de la Lune, mais cette fois-ci à l'intérieur du parc. On se promène dans un canyon de sel (on a été incités à goûter pour s'en assurer!), qui parfois se referme sur lui-même et finit en un étroit boyau dont nous ne voyons pas le bout.


La route du parc national passe au milieu d'une étendue de sable craquant, rompue d'un côté par une très grande dune et de l'autre par des rochers presque rouges.

Le dimanche, le réveil est difficile, à 3h45! On part visiter les geysers de Tatio, à 90km. Deux heures de route de nuit sont nécessaires pour y arriver au petit matin. En lieu et place des geysers, ce sont tout d'abord de grandes fumerolles que nous découvrons. A 4320 mètres d'altitude et par -10°C, la condensation augmente l'effet de fumée.


On se baigne avant le lever du soleil dans des eaux thermales. On ressort difficilement de l'eau à 40°C pour nous revêtir rapidement. A la suite des cinq minutes nécessaires à cette action, on retrouve nos maillots de bain rigides et froids, déjà gelés! On prend un bon petit déjeuner au milieu de ce parc géothermique. Dans la seconde partie du parc, on observe tout d'abord des "viscaches", entre lapins et wallabies. Ils sont peu craintifs et peuvent être approchés de quelques mètres. Tout près, de véritables geysers crachent cette fois-ci de l'eau. Comme en Nouvelle-Zélande, le sol est coloré par les rejets sulfureux. Ici, nous pouvons cependant approcher très près des sources, n'étant pas limités par un parcours à respecter. On apprécie pour la liberté, mais des accidents ont déjà eu lieu... Sur la route du retour, nous faisons un arrêt au plus haut village du Chili, installé à 4050 mètres d'altitude. Les maisons aux murs en adobe et à la toiture de paille semblent en très bon état. Et pour cause, le gouvernement a aidé à son réaménagement, en installant notamment des panneaux solaires sur chaque toit. Dernière étape de l'excursion, une balade au milieu d'une "forêt" de cactus, en traversant un canyon où coule une source chaude. On fait demi-tour là où est situé le plus grand cactus du coin, appelé amicalement "le grand-père".


Le lundi 1er novembre, Pierre-Antoine fête ses 25 ans. On se rattrape des trois journées de suite avec un réveil de bonne heure en faisant une longue grasse matinée. On veut prendre le petit déjeuner dans un très joli cadre, au Rancho Cactus Café. Par manque de chance, il est fermé le lundi. On trouve malgré tout un petit-déjeuner complet qui nous satisfait dans la rue Caracoles, la rue principale du village. Dans l'après-midi, on part à pied au Pukara de Quitor, recommandé par un couple séjournant dans le même hôtel, et qui l'a fait le matin. On visite le petit village de ruines de la civilisation inca atacamène, datant d'un peu plus d'un millier d'années.



On marche un peu plus loin en suivant un autre chemin qui grimpe jusqu'en haut d'une colline. En haut, la vue à 360° est renversante : les dunes et les formations rocheuses de la vallée de la Mort, une autre vallée aride où passe un petit cours d'eau, un panorama sur la Cordillère volcanique qui nous entoure, et sur l'oasis de San Pedro de Atacama. C'est un très beau cadeau d'anniversaire pour Pierre-Antoine! Le soir, on prend l'apéro au coin du feu en écoutant du jazz, et dînons à La Estaka, un des restaurants de bonne cuisine du village.

Le mardi 2 novembre, on part à 8h30 pour la visite du Désert de Tara, situé à une centaine de kilomètres de San Pedro, le long de la route du "Paso Jama" qui mène à la frontière argentine. Entre 10h et 17h00, nous restons à une altitude comprise entre 4500m et 4900m.  On traverse la cordillère des Andes et roulons sur l'altiplano, les hauts plateaux.


On s'arrête à la première lagune, observer des flamands roses, les pattes dans l'eau gelée. L'eau provient d'une source sous-terraine et forme peu à peu une petite rivière. Les paysages sont grandioses, le silence total apportant sa contribution à l'impression de solitude. Les espèces animales sont en nombre très restreint, les seules arrivant à survivre dans cet environnement sont les vigognes (sortes de gazelles de la famille des lamas), les viscaches, et des oiseaux. Plus loin, c'est un point de vue sur le Salar de Pujsa qui nous marque. Les minéraux donnent plusieurs couleurs au paysage : bleu, blanc, jaune, ocre, rose... On passe l'après-midi au Salar de Tara. Des rochers se dressent à la verticale au milieu du désert, des mirages trompent notre vue, des pans entiers de rochers nous amusent de par l'écho qu'ils créent. Les couleurs et l'immensité des lieux imposent le respect. Cette journée clôture en beauté notre visite de la région du désert de l'Atacama, absolument superbe. Et comme pour confirmer ce que disait Santiago, qui nous a vendu la journée, nous crevons un pneu sur le chemin du retour. En effet, la visite du désert de Tara relève plus de l'expédition que de l'excursion!


Le soir à l'hôtel, tout le monde participe à l'organisation d'un barbecue, pour célébrer les 25 ans de Pierre-Antoine et les 50 ans de Roland, avec qui nous avons partagé plusieurs journées dans le désert. Une quinzaine de convives festoie de sandwichs, viandes, saucisses, brochettes, vin rouge chilien et bananes au chocolat cuites à la braise! Tout cela finit par un "Joyeux anniversaire" dans plusieurs langues. Merci à Marie-Christine pour l'initiative et la volonté d'organisation!

jeudi, octobre 28 2010

Le Chili de l'intérieur : la vallée de l'Elqui

C'est tôt le matin que nous arrivons à la Serena le vendredi 22 octobre après une courte nuit dans le car. En attendant de pouvoir occuper notre chambre à l'Hostal El Punto, on déambule dans le centre-ville. On glane quelques informations à l'office du tourisme et planifions notre voyage pour les quelques jours suivants, au cours desquels nous prévoyons de quitter le milieu citadin pour regagner les villages de la vallée de l'Elqui. Le soir à 22h38, nous ressentons tous les deux une vibration traverser notre chambre : un tremblement de terre de magnitude 5,2 a été détecté par les sismographes de la région.

Le samedi 23 octobre, nous partons en bus pour Vicuña, petite ville de la vallée de l'Elqui. Sur la route, le paysage est sec, fait de collines arides où poussent des cactus. On visite en premier lieu une pisquera, ou distillerie de pisco, l'alcool local.


Il est fabriqué à base de raisins macérés, fermentés, alambiqués. La pisquera Aba est une distillerie familiale, on a donc une visite pour nous deux, en espagnol bien sûr. On déguste évidemment le produit final, un pisco à 67 degrés d'alcool, et un autre commercial à 40 degrés. En passant par la salle de vente, c'est la version adoucie au jus de mange qui nous tente, en guise de remerciement pour l'accueil. De retour à Vicuña, on grimpe le petit cerro de la vierge, qui offre une vue sur la ville et sur la vallée. Le soir, on prend un cours d'astronomie de 2h30 à l'observatoire de Mamalluca. La visite fournit de nombreuses explications sur les constellations visibles dans l'hémisphère Sud. On utilise un gros télescope numérique, entièrement automatisé, pour regarder la très lumineuse Jupiter et quatre de ses plus gros satellites. Ensuite, c'est sur un autre un peu plus petit et manuel que nous distinguons des amas de galaxies complètement indiscernables à l'œil nu. Nous finissons par regarder la Lune, qui à travers un télescope est éblouissante.


Le lendemain, on quitte Vicuña pour Pisco Elqui, un petit village à 1280 mètres d'altitude, plus loin dans la vallée. On se fait accueillir par Gabriela qui arrive en courant pour nous faire la bise et nous aider à monter nos valises. On loge dans sa maison, que l'on partage avec elle! On fait plusieurs fois le tour du charmant petit village dans l'après-midi. En fin de journée, Claire ne résiste pas à soigner le chien de Gabriela, qui est blessé. Le soir, c'est avec une agréable surprise que nous dinons en compagnie de notre hôte, tous les trois autour de la petite table de la cuisine.


Le lundi 25 octobre, on prend le petit déjeuner en terrasse, toujours compagnie de Gabriela. Elle est plutôt bavarde et c'est tant mieux pour la conversation, puisque nous n'en sommes qu'à nos balbutiements en espagnol. En suivant ses conseils, on part pour la journée en alternant marche à pied et autostop vers Alcohuaz, à une vingtaine de kilomètres, tout au fond de la vallée.


Le village est minuscule... Une église, un terrain de foot, un restaurant et quelques maisons! On vadrouille sur la route poussiéreuse, entre les champs de vignes. Un pick-up nous dépose ensuite à Horcon, un petit village d'artisans au creux de la vallée. La majeure partie des boutiques est fermée le lundi mais on peut ainsi apprécier les lieux en toute tranquillité.



Le mardi, on se lève à 7h pour prendre le petit déjeuner et partir à vélo en direction de la vallée de Cochiguaz. La route est difficile, on monte en altitude sur une piste parfois sablonneuse pendant 20km, jusqu'à El Colorado. On a une mission donnée par Gabriela, qui est de retrouver "El Tono". On trouve une maison où une dame nous vend des sandwichs au fromage de chèvre de la vallée, pour reprendre des forces.


Tout près, nous rencontrons "El Tono" dans son ranch, où il propose des excursions à cheval dans la pré-cordillère. On lui transmet le message que Gabriela avait pour lui, puisque le téléphone ne passe pas jusque là. On discute quelque temps avec lui, il nous donne l'autorisation de poursuivre notre route après un portail, dans une zone tenue par la communauté qui réside dans les environs. On prend du repos sur un petit pont qui ne met pas en confiance à première vue, mais s'avère assez solide pour nous deux. On rentre en fin d'après-midi, tous les deux fatigués par cette longue journée sportive.


Le mercredi 27 octobre, on prend une dernière fois le petit-déjeuner à trois avec Gabriela. On rentre à la Serena en voiture avec elle, conduits par l'homme en charge d'apporter quotidiennement les journaux à Pisco Elqui. Derrière dans la benne du pick-up, un artiste sculpteur plaisante avec Pierre-Antoine. L'après-midi, on réserve (la leçon est passée) notre billet de car pour un trajet de 16h le lendemain, vers San Pedro de Atacama.

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