Le mercredi 8 septembre, on roule jusqu'à Puponga, au Nord-Ouest de l'île du Sud. La route d'une centaine de kilomètres traverse Takaka Hill (c'est donc un nouvel exercice de conduite de montagne pour Claire) et se termine en cul-de-sac, après une piste de quelques kilomètres.


A partir de là, nous marchons pour atteindre la très belle plage de Wharariki Beach. Elle est sauvage et d'une propreté irréprochable. Quelques rochers "troués" ainsi qu'un petit cours d'eau douce ajoutent un réel charme au lieu. Nous choisissons de rentrer au parking par un chemin alternatif, traversant les collines de pâturages bordant la plage. Des centaines de moutons y broutent paisiblement, et une étonnante proportion d'entre eux sont de très jeunes agneaux qui attendrissent Claire. La beauté sauvage des paysages nous comble mais nous poursuivons néanmoins notre visite au Cape Farewell, distant de quelques kilomètres. Il s'agit de l'extrémité septentrionale de l'île, qui se termine en une falaise très abrupte. Un peu plus loin, Pillar Point offre un impressionnant point de vue sur la Golden Bay et Farewell Spit, la plus longue langue de sable du monde (36 km). Cette dernière protège la baie telle une immense digue naturelle. Il est possible de s'y aventurer en passant par des tours organisés qui utilisent des cars tout-terrain pour présenter la réserve ornithologique que constitue cette avancée de sable. Nous choisissons cependant d'en rester à ce panorama et de trouver un endroit où dormir avant le coucher du soleil. Nous trouvons un emplacement à quelques mètres de la mer à Collingwood, un village au milieu de la Golden Bay.


Le lendemain, nous démarrons notre journée par une randonnée en direction de grottes peu visitées, à en croire le manque de signalisation à leur sujet et leur isolement. La marche est plus longue que nous l'imaginions, et nous sommes vexés de salir tous les deux nos chaussures dans la boue alors que le soleil rayonne. Nous arrivons finalement à la grotte de Stafford, puis à celle de Ballroom. La première, riche en stalactites, se referme comme un entonnoir en une vingtaine de mètres. La seconde est sans doute profonde d'une centaine de mètres! Des panneaux nous indiquent que toutes deux sont datées d'un demi-million d'années. L'après-midi, nous choisissons de passer aux Te Waikoropupu Springs, ou Pu Pu Springs pour les intimes (ou les étrangers non habitués à la langue maorie). Il s'agit d'une source d'eau qui jaillit en grande quantité, au débit de 14 mètres cubes par seconde. Les brochures, guides, et panneaux s'accordent à prétendre qu'elle génèrerait l'eau la plus claire du monde, sa visibilité horizontale étant de 63 mètres. Tout contact avec l'eau est interdit pour éviter les risques de contamination, mais un ingénieux couple de miroirs (un dans l'eau et un hors de l'eau) inclinés permet d'avoir un aperçu par soi-même de la clarté. Le résultat est semblable à un aquarium! Avant le coucher du soleil, on se rapproche du parc national d'Abel Tasman, plus à l'Est, en trouvant une place idéale, sur le front de mer, devant la jolie Tata Beach.


Le vendredi, nous visitons une petite portion du parc, les Wainui Falls. La piste qui y mène traverse une sorte de jungle en longeant la rivière. Un pont de fortune permet même de la traverser, un par un, pour un effet "Indiana Jones" assuré. A la fin du parcours nous découvrons une cascade puissante, entourée par une végétation dense. Le sentier côtier du parc d'Abel Tasman est une randonnée qui figure parmi les meilleures de Nouvelle-Zélande, mais comme les autres elle nécessite plusieurs jours de marche pour être effectuée en totalité. Nous prévoyions tout d'abord d'en voir une partie, mais il est inondé et nettement impraticable. Nous faisons donc demi-tour, et quittons le parc et décidant de reprendre la route vers le Sud. Cependant, l'esprit pêcheur de Pierre-Antoine est captivé par une publicité présente dans un guide régional, à propos d'un site au Sud de Takaka, appelé Anatoki Salmon. Il s'agit d'une ferme d'élevage de saumons qui propose de pêcher soi-même du poisson dans un étang où est lâchée une partie de la production. Claire cède et Pierre-Antoine y emprunte le matériel de pêche, lui permettant de découvrir à son plus grand plaisir la sensation de sortir de l'eau un spécimen d'1,22kg!



Le soir, nous nous transformons momentanément en campeurs de luxe, dégustant donc deux gros filets de saumon à la poêle.

Le samedi 11 septembre, nous faisons route vers Westport, sur la côte Ouest. Fidèle à sa réputation, la météo y est affreuse et la pluie ne cesse pas. Nous choisissons de modifier nos plans et d'avancer alors vers Greymouth, toujours le long de la côte mais plus au Sud. Ces deux villes figurant en grandes lettres sur la carte, nous ne pouvions pas deviner qu'elles n'hébergeaient respectivement que 6000 et 14000 habitants... Plutôt que de sortir sous la pluie, nous allons à l'hôpital retirer le plâtre de Pierre-Antoine. Notre déception est commune lorsque nous apprenons qu'il faut en remettre un nouveau pour laisser davantage de temps à l'os pour se recoller. Dans ce petit hôpital, quatre heures auront été nécessaires pour retirer le plâtre, faire une radio, et refaire un nouveau plâtre (plus gros et plus moche)!

Le dimanche, nous reprenons la route malgré la pluie et la brume, pour traverser l'île vers l'Ouest, par Arthur's Pass. La route a la réputation d'offrir de magnifiques paysages, que nous ne pouvons apprécier du fait des nuages derrière lesquels se cachent toutes les montagnes. On s'arrête tout de même à différents points de vue. A l'un d'entre eux, des Kéas, perroquets carnivores des montagnes, sont curieux et s'approchent tout prêt de nous, jusqu'à adopter comme perchoirs nos rétroviseurs!



On les quitte pour arriver peu après à Arthur's Pass Village, petit hameau entouré de montagnes. De nombreuses randonnées sont proposées dans les environs mais la pluie incessante nous contraint malheureusement à poursuivre notre route. Nous passons tout près des nombreuses stations de ski des environs, et terminons notre route à Geraldine. Les jours suivants nous prévoyons d'avancer plus doucement et de visiter les grands lacs, en espérant que la météo redevienne correcte...