Nous arrivons mercredi 8 juin à Rainbow Beach. On passe la journée entière au backpacker, puisque dès l'après-midi nous écoutons un briefing sur Fraser Island. Il s'agit de la plus grande île de sable du monde, elle est accessible en quelques minutes par le bac. Six véhicules sont apprêtés pour partir le lendemain, avec à leur bord 8 personnes. Nous découvrons alors notre groupe, constitué de : trois anglais, une irlandaise, une américaine, un allemand, et nous deux français.

Le jeudi matin, le réveil sonne à 6h30 et pour nous motiver, l'auberge de jeunesse propose des pancakes gratuits à 7h. Nous prenons ainsi des forces avant de charger notre gros 4x4 Toyota Landcruiser de nourriture, nécessaire de camping, et effets personnels. L'homme qui nous loue les voitures en profite pour nous donner quelques astuces de conduite sur le sable, bienvenues étant donné que les routes goudronnées n'existent presque pas à Fraser Island.


Vers midi, on arrive sur l'île et on choisit de rouler directement jusqu'à notre campement, ce qui représente une cinquantaine de kilomètres sur la plage, en longeant l'océan à parfois à peine quelques mètres de l'eau. Derrière nous, on aperçoit Rainbow Beach et ses falaises de sable formant des dégradés de couleurs. Au campement, on sympathise en jouant au Frisbee avant de partir à pied voir l'épave du Mehano, aujourd'hui très rouillée.


On marche quelque temps à la recherche d'Eli Creek, et nous décidons de grimper une dune très pentue où des traces de pas marquent le sable. En haut, il n'y a aucune rivière en vue mais le panorama sur la plage est à la hauteur de l'effort fourni pour y parvenir. De retour au camp, nous dînons avant de passer une soirée très animée, en compagnie des jeunes des cinq autres véhicules. Des dingos, les chiens sauvages endémiques de Fraser, sentent la nourriture et tentent parfois de s'approcher mais nous les repoussons facilement.


Le vendredi 10 juin est notre journée complète sur Fraser, elle commence dès le lever du soleil. On partage le petit déjeuner anglais (œufs brouillés, tomates, oignons) et on fait un rangement complet de nos affaires avant d'aller à Indian Head, pointe rocheuse au Nord-Est de Fraser Island. La falaise tombe à pic, de quelques dizaines de mètres de hauteur. On y voit par transparence dans l'eau des raies, dauphins, tortues. Au loin, on aperçoit même des baleines qui crachent leur souffle d'air en surface. A partir de là, on revient sur nos pas jusqu'à Eli Creek. De l'eau claire, très fraîche, coule sur le sable pour former un ruisseau de trois à quatre mètres de largeur, n'excédant pas 50 cm de profondeur. Le faible courant est agréable pour se laisser porter de la forêt à la plage.


Une vingtaine de kilomètres plus au Sud, on s'éloigne pour la première fois de la mer en empruntant une piste interne. Elle est dans un très mauvais état, les passagers sont secoués incessamment. Notre Landcruiser endure parfaitement les trous, bosses, flaques, pentes et virages serrés. On arrive au lac McKenzie où nous espérions manger, mais des rangers nous expliquent qu'il y a des travaux et qu'on ne peut pas rester longtemps ici. C'est avec regret que nous passons peu de temps ici malgré la beauté de l'eau et le calme de la plage. Pierre-Antoine prend le volant sur le retour, découvrant la sensation de la conduite tout-terrain. Le soir, nous rejoignons un nouveau campement pour dîner et passer une nouvelle soirée, plus calme celle-ci, la journée ayant été bien remplie.

Pour notre dernière journée sur Fraser Island, le programme est léger et nous allons au Lac Wabby. En laissant la voiture sur la plage, on marche un peu plus de 2km sur un chemin forestier, qui mène au lac et au désert de sable accolé. Nous nous installons en haut d'une dune, certains jouent au Frisbee dans ce terrain sans limites et vont se baigner, tandis que d'autres se reposent sur leur serviette.


Nous rentrons le midi pour un dernier lunch, et nous quittons cette île pour retourner à Rainbow Beach après 300km de 4x4 sur le sable. Malgré la fraicheur nocturne, nous avons aimé Fraser Island pour son côté sauvage (île de sable, vie marine à Indian Head, présence de dingos), pour l'autonomie qui nous était donnée en conduisant nous-mêmes un véhicule tout-terrain, et pour la convivialité du groupe. Cette excursion a été l'occasion de voir que les clichés culturels que l'on se fait de certaines nationalités ne sont pas toujours exagérés : Nos anglais étaient toujours les premiers volontaires pour une tasse de thé au lait, et l'américaine ne déméritait pas en s'achetant chips et soda à chaque occasion (3 fois par jour en moyenne!).

PS : Merci à Hannah, Andreas, et Katie pour le partage des photos.