Le 4 avril à midi, nous arrivons à la gare routière de Semarang. Il n'y a que de vieux bus, de nombreux nids-de-poule formant des flaques d'eau minent la chaussée, et ça sent "très fort" la nourriture locale. Visiblement, et comme on pouvait s'y attendre, nous n'avons pas atterri dans une zone touristique. On se débrouille comme on peut mais on trouve rapidement une correspondance pour Jepara, au Nord de Java-Centre. Encore deux heures de route cahoteuse et d'innombrables arrêts, et nous voilà à destination. Seulement, nous n'avons repéré aucun hôtel lors de la traversée de la ville jusqu'à la gare routière, et nous n'avons pas de carte. C'est donc à contrecœur que nous acceptons de faire confiance à deux chauffeurs de becaks pour nous emmener à un hôtel. Ils nous proposent 3000 rupiahs par véhicule, soit un prix qui nous semble juste, étant donnée la faible distance qui sépare la gare routière de notre hébergement. Mais à l'arrivée, ils font la tête lorsqu'on présente les billets! Un gros cinéma commence, comme quoi le tarif est de 30000 et non pas 3000! La malhonnêteté atteint son paroxysme puisqu'ils nous ont eux-mêmes indiqués "trois" des doigts, et qu'ils ont approuvé lorsqu'on leur a répété le prix... en indonésien. Enfin, on ne lâche pas prise, et un bien aimable client indonésien de l'hôtel arrive à la rescousse et nous soutient. Nos deux chauffeurs partent en faisant la tête, sans même accepter nos billets (ils reviendront quand même les chercher en scooter, 5 minutes plus tard). C'est donc une bien mauvaise image que nous avons de la ville dès notre arrivée. Pour couronner le tout, toutes les chambres économiques de l'hôtel sont prises, on doit en accepter une supérieure en négociant un rabais de 10%. En fin d'après-midi, on questionne la réception de l'hôtel à propos des départs pour les îles Karimunjawa distantes de 80 kilomètres. Il y a deux solutions : le speed boat, qui part dès le lundi matin, et le ferry, qui part le mercredi. Comble de malheur, le speed boat est "cassé"! On doit donc rester 3 jours à attendre à Jepara.

Le lundi midi, nous partons pour le marché, où nous voulons prendre un minibus vers la plage de Bandengan. C'est en fait l'équivalent du bus scolaire! On paye 250% du prix payé par les écoliers, mais qu'importe, cela n'atteint qu'à peine 50 centimes par personne. En arrivant à la plage, nous découvrons que l'entrée y est payante... Nous y passons l'après-midi.

L'eau est chaude mais moins claire que ce à quoi nous étions habitués. Enfin, on ne va pas se plaindre, on attendra les îles pour avoir mieux. Pour le retour, des locaux tentent de nous arnaquer (décidément c'est une manie ici!) en nous proposant de payer le prix fort. Ils savent qu'on n'a pas le choix et ils en profitent. Nous leur montrons que nous avons bien le choix, et décidons de s'éloigner de là. Par chance, on trouve un couple de jeunes mariés (depuis 2 jours) qui accepte de nous déposer au centre de Jepara. Ils parlent tous deux bien anglais (c'est très rare ici) et sont très aimables. Leur gentillesse nous impressionne, ils refuseront même poliment le dédommagement qu'on leur propose. Ce geste de leur part nous touche beaucoup et améliore grandement notre image des javanais, c'est un plaisir de rencontrer des personnes comme eux. Comme pour continuer à nous convaincre que la mauvaise impression de départ n'était pas justifiée, nous trouvons le soir même un petit restaurant pour dîner, où les prix sont imbattables (les moins chers de tout notre voyage), la nourriture de qualité, et le personnel souriant.


Le mardi 6 avril, il ne nous reste qu'à visiter le musée Kartini pour avoir fait le tour des activités "touristiques" de la province de Jepara. La ville est en effet très grandement tournée vers le commerce de mobilier en bois, ce qui nous intéresse bien peu... Nous partons pour l'Alun-Alun (place centrale), près de laquelle se trouve le musée. Kartini est une femme ayant vécu au début du XXème siècle, originaire de Jepara, et ayant beaucoup apporté à l'émancipation des femmes dans ce pays qui est le plus grand au monde en terme de population musulmane.


Mais le musée qui lui est attribué est en fait exclusivement destiné aux indonésiens, il n'y a aucune explication en anglais. Les objets présentés n'ont aucun lien, on trouve des meubles qui ont probablement dû lui appartenir, un peu de porcelaine chinoise du XVème siècle, et une sorte de squelette de dinosaure. Vous l'aurez compris, il était d'aucun intérêt pour nos yeux de jeunes français. La journée l'était tout autant, la grande attraction ayant finalement été l'accès internet gratuit dans un petit parc au bord de la place principale... Les îles Karimunjawa se font cruellement désirer, nous sommes contents de pouvoir se rassurer en pensant à notre départ le lendemain matin.