Après avoir quitté l'aéroport, nous prenons par souci de facilité la direction de Phuket City. En effet, les bus aux destinations nationales partent de la gare routière située dans cette ville. On se fait déposer à une Guesthouse qui malheureusement n'a plus de chambre libre... Heureusement, elle a une sœur à deux pas de là et on se fait emmener par le chauffeur de l'hôtel. Pierre-Antoine derrière le scooter, Claire et les sacs dans l'espèce de side-car métallo-soudé à côté. Nous acceptons tout de suite notre chambre qui est propre, bon marché, et le petit déj' est inclus. 


Nous partons un peu plus tard à la recherche d'agences de voyages permettant de nous rendre aux îles Similan, un peu éloignées mais très réputées pour leurs fonds sous-marins. Nous réalisons alors que notre budget ne nous permettra en aucun cas ce luxe, même en marchandant longuement. La gentille dame de l'agence nous conseille, pour profiter de Phuket sans trop dépenser, d'utiliser la gare routière des bus locaux. Le soir, nous avons pour la première fois depuis longtemps de la pluie. Il s'agit d'un bon orage tropical, qui nous anéanti toute envie de sortir.

Le samedi 27 mars, nous nous rendons à la gare routière réserver notre bus de retour à Bangkok. Ce sera le dimanche 28 mars à 20h! Nous prévoyons pour la journée de découvrir une des plages de l'île en prenant un des bus locaux comme on nous l'a recommandé la veille. Cependant, notre réveil un peu tardif et le temps pris pour réserver le bus ne nous permettent pas de profiter assez longuement d'une plage, nous choisissons alors de visiter la ville. Phuket Town est peu étendue, nous pouvons donc tout faire à pied. Il est étonnant de réaliser que la grande ville d'une île aussi touristique que Phuket n'est finalement pas si destinée au tourisme que cela, puisque de nombreux magasins sont tenus par des thaïlandais, pour des thaïlandais (ameublement, décoration, bricolage, bijoux, vêtements, ...). Nous marchons jusqu'à atteindre un parc en bord de mer, où nous espérions pouvoir trouver une plage mais la zone est plutôt vaseuse, dommage. A noter tout de même, la présence d'une haute tour garnie de haut-parleurs. Elle est flanquée d'un écriteau "Disaster Alert Tower", et sert donc à prévenir en cas d'alerte au tsunami. On rentre en fin d'après-midi se reposer un peu dans notre chambre avant de sortir (et oui, c'est samedi soir!) à la recherche d'un petit restaurant. 


Un plat de Phad Thaï (spécialité locale) plus tard, nous décidons d'aller boire un verre. On repart alors en direction du centre-ville, où les bars sont, c'est incroyable, inexistants. Ce n'est qu'une fois de retour dans le quartier de notre hôtel que nous passons par une rue où les bars sont voisins les uns des autres, et proposent quasiment tous des petits concerts. Entre la journée et la soirée, nous avons, c'est peu de le dire, bien visité la ville! C'est les jambes fatiguées que nous apprécions autour d'un verre un petit concert.

Nous sommes les seuls étrangers dans le bar, et sommes surpris de voir ce que boivent les thaïlandais en soirée. Pour confirmer, nous demandons à un voisin de table qui parle anglais si ce que nous voyons est bien vrai... Pour se servir un whiskey, les thaï remplissent à ras bord un verre avec des glaçons. Ensuite, ils versent un fond du liquide alcoolisé, puis ils complètent avec de l'eau ou de l'eau pétillante! C'est certain, nous n'avons jamais vu cela en France. Pour les bières, c'est pareil, elles sont servies dans un verre préalablement rempli de glaçons. Voilà pour la petite anecdote éthylique.

Le lendemain, c'est choisi, on va à Rawaï Beach, au Sud-Ouest de Phuket. La dame de l'agence de voyage a bien fait de nous conseiller le bus local, c'est de loin le moyen de transport le plus économique. Nous payons 30 baths par personne, soit 1,5€ pour deux, pour rejoindre la plage en 3/4 d'heure de bus. Malgré cela, nous sommes un peu déçus à l'arrivée. La marée étant haute, la plage est très étroite, et qui plus est bordée par un remblai. Nous marchons un peu plus loin pour s'isoler et trouver un coin de sable. Nous choisissons une plage un peu sale mais tranquille. Claire peut enfin commencer à lire pendant que Pierre-Antoine regroupe les déchets (sacs plastiques et bouteilles pour la plupart) dans un coin de plage. L'eau n'est pas aussi transparente qu'ailleurs mais reste tiède, et la plage est à nous pour l'après-midi tout entier.


Vers 16h, nous partons et commençons à attendre un bus là où il nous a laissé à l'aller. Nous prenons un coca en terrasse d'un salon de massage en attendant. Les minutes passent, le bus ne vient pas... Vers 17h30, après plus d'une heure à scruter la route, une des masseuses vient nous voir pour dire qu'aujourd'hui c'est dimanche, et que les bus s'arrêtent à 17h. C'est fini, il n'y en aura plus (alors que 3 ont eu le temps de passer dans le chemin inverse!). Sans comprendre pourquoi aucun bus n'est passé entre 16h et 17h, nous commençons à marcher vers Phuket Town, conscients qu'une douzaine de kilomètres nous sépare de la ville, et que nous devons prendre notre bus le soir à 20h pour Bangkok. Bien sûr, il reste la solution de prendre un taxi, mais question économie... nous passons notre chemin. Par chance, un minibus passe et accepte (avec plaisir, bizarre) de nous ramener dans le quartier de notre hôtel pour 150 baths. Nous dînons, récupérons nos sacs, et prenons le bus de tuning pour Bangkok. 


Le lundi 29 mars au petit matin, nous sommes donc de retour dans la capitale thaïlandaise. On se trouve rapidement un hôtel dans le quartier Nord de la ville, Thewet. Etant non loin de la rivière "Chao Praya", on décide de prendre le bateau pour aller au temple Wat Pho. A l'embarcadère, des centaines de gros poissons se battent pour tenter de gober des morceaux de pain qui leur sont jetés par quelques personnes. 15 minutes de traversée et nous arrivons face au temple. Il est particulièrement célèbre car il renferme le Bouddha couché, qui est absolument immense. Après avoir vu de nombreux temples en Asie du Sud-Est, nous avons tendance à pouvoir être blasé devant certaines statues de Bouddha, mais il faut avouer que celle-ci est de loin la plus impressionnante que nous ayons rencontré au cours de notre voyage. 45 mètres de long, 15 mètres de haut, il représente le Bouddha sur son lit de mort, avant d'atteindre le Nirvana.


En sortant du temple, nous marchons quelques centaines de mètres vers le Sud pour atteindre le marché aux fleurs. Dans la première partie du marché, nous avons été plutôt déçus de ne voir que des fruits et légumes. Mais un peu plus tard nous avons vu de nombreux stands proposant des fleurs à un tarif stupéfiant, du genre 30 roses pour 1€! Les stands étaient très colorés, mais pas si odorants. Peut-être parce que les vendeuses emballent les bouquets de fleurs dans du papier journal...


Nous prenons alors un taxi pour nous déposer au MBK Center, le plus vaste centre commercial de Bangkok. Sur plusieurs étages, des centaines de magasins vendent des vêtements, de la nourriture, des téléphones portables, consoles de jeux et autres lunettes de soleil futuristes! Les écrans géants sont légion, et c'est le royaume de la contrefaçon : tout ce qu'on peut imaginer d'un centre commercial d'une capitale asiatique. Le quartier entier est dédié aux magasins. Ainsi, nous continuons sur notre lancée en arrivant au Discovery Center. Cette fois-ci, la modernité prime. On marche sur des carreaux lumineux, des écrans tactiles permettent de nous repérer et de nous guider, les magasins proposent des articles de design haut de gamme. Le centre commercial est loin d'être aussi bondé que le MBK, on comprend pourquoi quand on regarde les prix.


Le suivant est le Discovery Siam Center, situé entre le Discovery Center et le ... Siam Center. L'originalité est partout, des fauteuils en plastique néo-rétro aux murs peints de têtes de mort et de couleurs vives. Il est un peu plus petit que les deux précédents, mais a son charme.

Involontairement, nous avons confirmé l'adage : le meilleur pour la fin. Le Siam Center est étourdissant de luxe. Au rez-de-chaussée, un cocktail avait lieu dans le magasin Hermès pendant qu'une séance de shooting se tenait juste devant, avec en guest star une mannequin habillée en petit chaperon rouge! Allez savoir pourquoi... En continuant : Chanel, Dior, Calvin Klein, Mont Blanc, Gucci, Dolce & Gabanna, Yves St Laurent, Louis Vuitton. Aucune grande marque de luxe de manque à l'appel. A l'étage, on arrive même sur des concessions automobiles prestigieuses : Maserati, Porsche, Bentley, Lamborghini. Tout en haut, un cinéma nous laisse pantois. La plus grande salle peut accueillir jusqu'à 1200 personnes! Certaines sont aménagées spécialement pour les couples, avec des canapés et coussins, le prix de la séance pouvant grimper à 60€. Nous sommes désolés, nous n'avons pas essayé et ne pouvons donc pas témoigner du confort de ces salles.

Nous quittons finalement ces énormes galeries artificielles pour rentrer passer la nuit à notre hôtel. Environ 5 kilomètres nous séparent de ce dernier, nous envisageons donc de prendre un taxi. Mais c'est bien plus difficile que ce à quoi on s'attend! Les "chemises rouges", parti politique qui manifeste depuis avant notre arrivée en Thaïlande pour obtenir la démission du gouvernement, est à deux doigts d'obtenir la dissolution du parlement. Des milliers de personnes sont ainsi dans la rue, et le taxi ne peut pas nous emmener jusqu'à l'hôtel. Après plusieurs chauffeurs qui nous proposent des prix exhorbitants, l'un d'entre eux accepte de nous déposer là où la route commence à être bloquée pour que nous finissions le trajet à pied. C'était là une très bonne solution. Nous avons certes eu à traverser une longue avenue fermée à la circulation, mais les "chemises rouges" qui y étaient regardaient des écrans géants installés de manière provisoire, afin de suivre ensemble le déroulement des négociations. Nous sommes rentrés sans incident, tout de même impressionnés par le dispositif policier mis en place pour la sécurité et l'encadrement des manifestants.

Le mardi 30 mars arrive déjà. Depuis notre arrivée à Hanoï, ce jour rimait avec notre départ d'Asie, pour l'Indonésie. Nous avons donc réservé un taxi pour venir nous chercher à 15h, en prévoyant large pour s'assurer de ne pas manquer notre vol pour Jakarta. Nous préparons nos sacs, les pesons à l'aide de la balance de l'hôtel, puis partons manger une dernière fois un plat typique dans un tout petit restaurant du marché proche de notre hôtel. Pas un seul étranger dans les environs... De retour à l'hôtel, nous profitons de l'accès Wi-Fi pour passer du temps à prendre des nouvelles de nos proches, avant de partir pour l'aéroport de Bangkok Suvarnabhumi, ouvert il y a à peine plus de 3 ans.