Le lundi 18 octobre, nous prenons un dernier petit-déjeuner servi par Blanca et rédigeons non sans mal un mot en espagnol dans son livre d'or personnel. On prend le métro de Santiago pour aller jusqu'à la gare routière. Il est plus propre que son homologue parisien, et les couloirs ne sont pas couverts de pubs ni de graffitis. Pourtant, il n'y a pas de caméra de surveillance à chaque coin... Nous sommes satisfaits de notre premier trajet en car au Chili, pour Valparaiso. Le confort est là, et à l'intérieur, un écran affiche même la vitesse à laquelle roule le chauffeur. Arrivés dans la première ville portuaire chilienne, on découvre à nos dépens que la ville est très vallonnée, lorsque nous montons nos sacs jusqu'à la chambre d'hôtes Maison de la mer, tenue par un normand. Le soir, on dîne au restaurant Casino Social J. Cruz. Un plat unique chilien y est servi, la chorrillana. On partage à deux un grand plat où sont disposés frites, ognons, œufs et bœuf en petites lamelles. L'endroit se prétend à la fois restaurant et musée. On y trouve beaucoup de vaisselle, et toutes sortes de ramasse-poussières. Partout sur les murs et le mobilier des clients ont laissé des mots et des photos d'identité. Original! Étant donnée la portion engloutie, nous n'avons pas le courage de remonter à pied jusqu'à l'hôtel et prenons un colectivo, un taxi collectif. On y monte à quatre passagers. Le taxi a, comme un bus urbain, un trajet fixé. Chacun paye son trajet le même prix (un peu moins de 0,5€), quelle que soit la distance parcourue.


Le mardi, notre visite de Valparaiso démarre en lien avec celle de Santiago, dans la seconde maison de Pablo Neruda : La Sebastiana. Elle est construite sur cinq étages de superficie décroissante, offrant une belle vue sur la baie. Là encore, l'attention a été portée au détail dans la décoration. Au dernier étage, on étudie longuement une authentique carte du monde datée de 1698, qui plus est annotée en français. Les proportions des continents sont hasardeuses, parfois inconnues (seule la côte Est de la Nouvelle-Zélande est dessinée), ou fausses (non, la Californie n'est pas une île!). En descendant dans le même quartier, on arrive au musée à ciel ouvert. Dans plusieurs rues, des fresques ont été peintes sur les maisons, et les poteaux sont décorés de mosaïques multicolores. On se rend ensuite dans le centre historique, où les œuvres murales sont remplacées par des couleurs unies. Mais chaque maison choisit sa couleur! Le résultat produit des rues bariolées parfois aux couleurs vives, parfois pastel.


Jamais l'on ne trouve deux maisons voisines de la même teinte! Dans ce quartier, plusieurs ruelles offrent une vue en hauteur sur le reste de la ville : paseo Gervasoni, paseo Atkinson, paseo Yoguslavo... Pour finir, c'est au paseo 21 de mayo, au Sud de la ville, que nous terminons l'après-midi. On y garde prudemment un œil sur nos affaires car l'endroit n'est pas réputé pour être sûr. Heureusement, tout se passe bien et un policier rôde le long de la promenade.

Le mercredi 20 octobre, nous parcourons à pied l'avenue Alemania et ses multiples points de vue sur la baie. Elle serpente en hauteur autour de la cité. On ne va pas plus haut dans les collines, puisque c'est pour les étrangers une zone à éviter... On retourne ensuite dans le centre, au paseo Gervasoni, passer le temps sur un banc à parler en observant les gens dans cette partie calme de Valparaiso.


On descend dans la ville basse pour faire de même sur la place Anibal Pinto, en contrebas. Deux jeunes apportent des croquettes à un des -25000!- chiens sauvages de la ville, que l'on voit dormir partout dans les rues en journée, et que l'on entend aboyer la nuit. Un cireur de chaussures travaille pendant que son client lit son journal... Un travail qui nous semble très rabaissant, surtout lorsque l'on voit que ce dernier ne lui donne que quelques petites pièces, vraisemblablement moins d'un euro pour 20 minutes de besogne à ses pieds! On rentre à l'hôtel en milieu d'après-midi, estimant pouvoir nous reposer puisque nous avons vu tout ce que nous voulions de Valparaiso.


Le jeudi 21 octobre, on souhaite partir vers le Nord pour la Serena. Mais dès le réveil, on regrette de ne pas s'être occupés de nos billets de car la veille, celui partant à 10h étant plein. On modifie donc nos plans en retenant la leçon du jour : au Chili, mieux vaut réserver son car à l'avance! Pour ne pas perdre la journée, on part en bus visiter la station balnéaire la plus proche : Viña Del Mar. Dans le transport en commun, nous faisons connaissance avec Rose-Marie, une chilienne qui s'intéresse beaucoup au français, qu'elle parle parfaitement. Elle nous décrit chaque monument, nous explique l'histoire de chaque rue au cours du trajet. Une fois arrivés, elle passe quelques minutes avec nous pour nous présenter la ville, avec une précision d'un guide expérimenté. Elle nous offre finalement sa carte en nous conseillant de visiter le musée archéologique et historique de la ville, dont elle fait partie du directoire, en tant que trésorière. On comprend mieux cette démonstration de culture! On visite le parc de la ville, où le palacio Vergara a lui aussi été fortement endommagé par le tremblement de terre.


On poursuit par la visite (gratuite, merci Rose-Marie pour la carte!) du musée, qui est très intéressant. A l'extérieur est disposé un Moai, une statue de l'île de Pâques. Y sont affichées de nombreuses pièces anciennes sur la culture indienne, et sur l'île de Pâques. L'étage est dédié à la faune chilienne, mis à part une petite salle présentant d'authentiques têtes réduites, aussi petites qu'effrayantes. On termine notre visite de Viña Del Mar par une promenade le long de la plage Acapulco, à observer les jeunes filles prendre la pause pour la photo, des groupes faire des acrobaties, et des surfeurs. Nous passons la nuit dans le bus tout confort nous emmenant à La Serena.