C'est tôt le matin que nous arrivons à la Serena le vendredi 22 octobre après une courte nuit dans le car. En attendant de pouvoir occuper notre chambre à l'Hostal El Punto, on déambule dans le centre-ville. On glane quelques informations à l'office du tourisme et planifions notre voyage pour les quelques jours suivants, au cours desquels nous prévoyons de quitter le milieu citadin pour regagner les villages de la vallée de l'Elqui. Le soir à 22h38, nous ressentons tous les deux une vibration traverser notre chambre : un tremblement de terre de magnitude 5,2 a été détecté par les sismographes de la région.

Le samedi 23 octobre, nous partons en bus pour Vicuña, petite ville de la vallée de l'Elqui. Sur la route, le paysage est sec, fait de collines arides où poussent des cactus. On visite en premier lieu une pisquera, ou distillerie de pisco, l'alcool local.


Il est fabriqué à base de raisins macérés, fermentés, alambiqués. La pisquera Aba est une distillerie familiale, on a donc une visite pour nous deux, en espagnol bien sûr. On déguste évidemment le produit final, un pisco à 67 degrés d'alcool, et un autre commercial à 40 degrés. En passant par la salle de vente, c'est la version adoucie au jus de mange qui nous tente, en guise de remerciement pour l'accueil. De retour à Vicuña, on grimpe le petit cerro de la vierge, qui offre une vue sur la ville et sur la vallée. Le soir, on prend un cours d'astronomie de 2h30 à l'observatoire de Mamalluca. La visite fournit de nombreuses explications sur les constellations visibles dans l'hémisphère Sud. On utilise un gros télescope numérique, entièrement automatisé, pour regarder la très lumineuse Jupiter et quatre de ses plus gros satellites. Ensuite, c'est sur un autre un peu plus petit et manuel que nous distinguons des amas de galaxies complètement indiscernables à l'œil nu. Nous finissons par regarder la Lune, qui à travers un télescope est éblouissante.


Le lendemain, on quitte Vicuña pour Pisco Elqui, un petit village à 1280 mètres d'altitude, plus loin dans la vallée. On se fait accueillir par Gabriela qui arrive en courant pour nous faire la bise et nous aider à monter nos valises. On loge dans sa maison, que l'on partage avec elle! On fait plusieurs fois le tour du charmant petit village dans l'après-midi. En fin de journée, Claire ne résiste pas à soigner le chien de Gabriela, qui est blessé. Le soir, c'est avec une agréable surprise que nous dinons en compagnie de notre hôte, tous les trois autour de la petite table de la cuisine.


Le lundi 25 octobre, on prend le petit déjeuner en terrasse, toujours compagnie de Gabriela. Elle est plutôt bavarde et c'est tant mieux pour la conversation, puisque nous n'en sommes qu'à nos balbutiements en espagnol. En suivant ses conseils, on part pour la journée en alternant marche à pied et autostop vers Alcohuaz, à une vingtaine de kilomètres, tout au fond de la vallée.


Le village est minuscule... Une église, un terrain de foot, un restaurant et quelques maisons! On vadrouille sur la route poussiéreuse, entre les champs de vignes. Un pick-up nous dépose ensuite à Horcon, un petit village d'artisans au creux de la vallée. La majeure partie des boutiques est fermée le lundi mais on peut ainsi apprécier les lieux en toute tranquillité.



Le mardi, on se lève à 7h pour prendre le petit déjeuner et partir à vélo en direction de la vallée de Cochiguaz. La route est difficile, on monte en altitude sur une piste parfois sablonneuse pendant 20km, jusqu'à El Colorado. On a une mission donnée par Gabriela, qui est de retrouver "El Tono". On trouve une maison où une dame nous vend des sandwichs au fromage de chèvre de la vallée, pour reprendre des forces.


Tout près, nous rencontrons "El Tono" dans son ranch, où il propose des excursions à cheval dans la pré-cordillère. On lui transmet le message que Gabriela avait pour lui, puisque le téléphone ne passe pas jusque là. On discute quelque temps avec lui, il nous donne l'autorisation de poursuivre notre route après un portail, dans une zone tenue par la communauté qui réside dans les environs. On prend du repos sur un petit pont qui ne met pas en confiance à première vue, mais s'avère assez solide pour nous deux. On rentre en fin d'après-midi, tous les deux fatigués par cette longue journée sportive.


Le mercredi 27 octobre, on prend une dernière fois le petit-déjeuner à trois avec Gabriela. On rentre à la Serena en voiture avec elle, conduits par l'homme en charge d'apporter quotidiennement les journaux à Pisco Elqui. Derrière dans la benne du pick-up, un artiste sculpteur plaisante avec Pierre-Antoine. L'après-midi, on réserve (la leçon est passée) notre billet de car pour un trajet de 16h le lendemain, vers San Pedro de Atacama.