Le dimanche 11 avril, nous prenons le ferry pour rentrer à Jepara à 8h le matin. Sur le bateau, un indonésien qui travaille dans un des hôtels des Karimunjawa aborde Pierre-Antoine et nous propose assez rapidement de venir manger chez lui le soir. Dans le doute, nous prenons nos précautions et choisissons de décliner l'invitation... Qui est venue un peu trop rapidement à notre goût. Après avoir déposé nos bagages à l'hôtel, nous allons à notre petit warung (restaurant local bon marché) préféré, et commandons deux jus de fruits et un plat de Nasi Goreng. Le jeune cuisinier accepte qu'on le regarde faire, en notant la recette. Au moins un plat typique que nous pourrons vous faire goûter à notre retour en France!


Etant donné que nous avons déjà passé 3 jours dans la ville, nous savons qu'elle ne regorge pas particulièrement de curiosités. On va à la place principale, trouver l'accès internet gratuit que nous connaissons. Un peu plus tard, nous partons continuer avec une meilleure connexion pour accomplir le rituel du dimanche soir : la conversation Skype. Ces derniers jours, nos menus n'ont pas été très variés, la nourriture sur les îles se limitant au riz, aux œufs, et au poulet. Pour assouvir notre faim de jeunes occidentaux, nous décidons de s'offrir une bonne pizza chacun, en prétextant de fêter ainsi nos 3 mois de voyage un peu en avance. Cela nous a fait un bien fou, notre dernière pizza en date était au Vietnam! Le soir, il est impératif de se coucher tôt, car nous prévoyons partir de bonne heure le lendemain.

Ainsi, nous nous réveillons à 4h... Les indonésiens se lèvent de bonne heure, les horaires des bus locaux sont adaptés à eux et c'est à 5h que nous démarrons pour Surabaya, deuxième plus grande ville d'Indonésie après Jakarta. On y arrive à 12h30 après avoir longé toute la côte Nord de Java. Claire a le réflexe de réagir en entendant le crieur du bus annoncer "Malang Malang Malang", ce qui nous permet de trouver une "correspondance" pour cette ville sans attendre l'arrivée à la gare routière. C'est à 15h, soit 10h après être parti de Jepara, que nous arrivons à Malang, distante de 400km. On trouve rapidement un hébergement non loin du centre-ville, où nous pouvons en profiter pour demander quelques informations sur les excursions au Bromo. C'est un volcan très visité car facile d'accès et toujours en activité, culminant à 2392 mètres d'altitude. On visite ensuite le centre-ville, que l'on trouve plus propre que la moyenne. Nous écumons quelques agences de voyage avant d'atterrir au restaurant Inggil, où nous pouvons apparemment avoir de plus amples informations. L'accueil y est très chaleureux, un serveur nous fait découvrir les richesses artistiques du lieu, et nous incite même à prendre des photos! Sympa.


On a alors confirmation du prix (élevé) de l'accès au Bromo et du parc national dont il fait partie. Il est temps de rentrer à l'hôtel, nous choisissons de reporter au lendemain notre choix, car la journée a été suffisamment longue.

Le mardi 13 avril, on réserve finalement notre excursion ainsi qu'un trajet pour Denpasar à la réception de l'hôtel. Nous avons donc tout l'après-midi pour voir la ville sans contrainte. On traverse le centre-ville du Nord au Sud, pour atteindre le Pasar Besar, plus grand marché de la ville. Au rez-de-chaussée, on y trouve une multitude de stands de vêtements et d'objets absolument typiques, mais certainement pas à notre goût. Nous quittons ce labyrinthe où il ne ferait pas bon être claustrophobe, et passons au premier étage. Au lieu de stands de marché, c'est une sorte de Galerie Lafayette à l'indonésienne que nous trouvons. Finalement, le "gigantesque Pasar Besar", tel que le décrit notre guide, n'est pas si impressionnant que cela à nos yeux. Le deuxième et dernier étage semble en cours d'aménagement. Les quelques magasins présents vendent de l'informatique ou de la nourriture locale à la manière des restaurants de fast-food. La suite de l'après-midi est assez pathétique... Tout a commencé avec une envie de glace, que nous avons pris dans un Mac Donald's. Claire ayant souhaité donné des nouvelles à la maison de retraite où elle travaillait, nous avons profité d'internet avant de se retrouver bloqués par une forte pluie. Nous sommes ainsi restés la bagatelle de 4h30 dans ce lieu. Sans commentaire.


On s'est tout de même offusqué des différences par rapport au Mac Do tel que nous le connaissons. Même si quelques menus proposent des hamburgers-frites, la plupart des clients commandent ici du riz, du poulet frit, et du thé. Quel est alors l'intérêt de venir les manger ici alors qu'ils sont bien plus authentiques et moins cher au petit restaurant d'à côté. Nous n'avons pas pu trouver de réponse à la question. L'image, probablement... On a aussi pu s'amuser de voir qu'ici les caissières, de confession musulmane pour la plupart, portent le voile. Comme quoi on peut voir ici de l'authentique même dans un fast-food américain!


La pluie terminée, nous ne tardons pas à rentrer car le réveil sonne encore plus tôt le lendemain.

On se réveille ainsi à... 1h du matin! Et la journée commence mal, puisque la propriétaire de l'hôtel nous annonce qu'il y a eu un "problème de compréhension" qui n'est en fait que de sa faute, étant donné qu'elle a omit un détail : A nos frais de visite doit s'ajouter la location d'une Jeep, pour 30€. Cela vient d'une règle mise en place depuis le 1er avril, par accord entre le gouvernement et les villages alentours, afin de partager les bénéfices et d'améliorer l'aménagement du parc. La pilule est dure à avaler mais nous avons déjà payé le reste, et maintenant que nous sommes réveillés nous n'avons pas envie de faire marche arrière. La route dure deux heures jusqu'à Wonokitri, premier village en bordure du Bromo National Park. De là, nous arrivons finalement à changer la location d'une Jeep en location de deux motos (avec chauffeurs bien entendu) pour nous emmener dans le parc à moindre frais. On commence donc par l'ascension d'une vingtaine de minutes de la route sinueuse et pentue qui mène au point de vue sur les volcans, d'où sont prises les plus belles photos au lever du soleil. Nous attendons l'aube tels des groupies, debout devant une barrière pendant plus d'une heure, en pleine nuit, à plus de 2500 mètres d'altitude. Nous ne sommes pas les seuls à attendre ce moment, c'est la raison pour laquelle nous faisons attention à conserver nos places aux premières loges. Ce n'est que lorsque la luminosité augmente que nous réalisons peu à peu notre manque de chance. La veille au matin, la météo était dégagée, mais ce mercredi 14 avril nous n'avons droit qu'à des nuages. Même en attendant avec persistance, nous nous résignons à accepter le fait que la plus belle photo de notre séjour en Indonésie ne sera pas prise de ce point de vue.


C'est déçus de ce paysage blanchâtre et trop opaque pour ne deviner que la silhouette des volcans qui s'y cachent que nous retournons voir nos chauffeurs. Ceux-ci nous emmènent en direction du Bromo, le volcan le moins haut mais le plus célèbre du parc.


La route à moto dans les routes de montagne puis dans la caldeira d'un ancien volcan explosé nous amuse beaucoup. Au moins nous ne regrettons pas d'avoir choisi ce moyen de locomotion, d'autant plus que nos pilotes ont une conduite agréable. Une ballade dans les restes des éruptions précédentes puis un escalier de 246 marches nous permettent d'atteindre le sommet, à 2392 mètres d'altitude. En haut, une épaisse fumée blanche sort du cratère, tandis qu'un bruit assez indescriptible semble provenir de ses entrailles.


L'odeur de souffre prend un peu à la gorge, mais le spectacle d'un volcan en activité est impressionnant. Nous repartons ensuite pour Wonokitri où un petit déjeuner nous attend avant de rentrer à Malang. La journée passe rapidement, nous prenons à 17h un bus au top du confort, pour Denpasar, sur l'île de Bali.