La journée du 21 mars a été à l'image d'un dimanche tel que l'on peut l'imaginer : tranquille. Après avoir libéré nos bungalows, nous avons passé l'essentiel de notre journée à la plage de Freedom Beach, entre hamac, baignade, bronzette et snorkelling. Le soir, une étonnante expérience nous attendait, à savoir une nuit en bateau à destination de Surat Thani. Il ne faut pas s'imaginer un bateau de croisière avec des cabines... Nous avons eu droit à un bateau aménagé en chambre commune, où un peu plus d'une centaine de matelas (de 50cm de largeur) sont collés les uns aux autres sur deux étages, pour former une sorte de dortoir des mers, où tout le monde dort comme dans une boîte de sardines.


Ensuite, nous prenons un bus de Surat Thani à Krabi, pour traverser à ce niveau la Thaïlande d'Est en Ouest. Ainsi nous rejoignons le port de Krabi afin d'embarquer pour l'archipel de Koh Phi Phi, dans la mer Andaman. Le trajet décrit ici est fortement simplifié. En fait, au total 9 transports nous ont été nécessaires entre notre hôtel Freedom Beach, sur Koh Tao, et celui de PP Relax Beach Resort, sur Koh Phi Phi Don. Dans l'ordre : un pick-up, un bateau de nuit, un tuk-tuk, un minibus, un bus, un pick-up, un tuk-tuk, un bateau de jour, et un bateau-taxi! Tout cela entre le dimanche 18h, et le lundi midi.

A l'arrivée à Koh Phi Phi Don, la plus grande île de l'archipel de Koh Phi Phi, le rêve commence. L'eau oscille entre bleu turquoise et transparence, il fait beau et chaud, et notre hôtel isolé sur une petite plage du Nord-Est de l'île est constitué de bungalows charmants et confortables. A cet endroit, aucune route n'existe, pas même un chemin ne traverse la forêt qui encercle notre lieu d'hébergement.


Le seul moyen de locomotion est le bateau-taxi, qui met environ 30mn à atteindre l'embarcadère et la ville principale : Tonsaï. Envieux malgré tout de découvrir les environs, nous réservons pour le lendemain un "long tail boat", ou bateau longue-queue, pour faire le tour de l'archipel.

Nous partons donc le mardi 23 mars à 9h en direction de Koh Phi Phi Lee, au Sud de Koh Phi Phi Don. L'île est inhabitée malgré sa relativement grande taille.


Comme les autres des environs, sa géologie est très particulière : de grands pans rocheux se dressent à la verticale, et la végétation en haut semble très dense. Nous sommes loin d'être les seuls ici car de nombreuses agences proposent des excursions vers cette île magnifique, qui est célèbre (surtout le site de Maya Bay) pour avoir été le lieu de tournage du film "La Plage".


Ce lieu est clairement victime de son succès, la fréquentation de cette île pourtant inhabitée est très importante en journée. On comprend pourquoi, puisque les paysages sont grandioses, le contraste entre eau bleue et rochers vertigineux est saisissant. Il faut malgré tout savoir que ce petit paradis a été ravagé il y a quelques années... Le tsunami du 26 décembre 2004 a tout détruit, faisant à Koh Phi Phi plus de 5000 morts et disparus. Aujourd'hui, des panneaux de prévention indiquent la route à suivre pour trouver des points d'altitude en cas d'alerte au raz de marée.


Le midi, nous nous arrêtons pour une pause pique-nique sur la très belle plage de Monkey Beach. Un pique-nique thaïlandais, c'est riz frit et poulet bien sûr! Comme l'endroit n'a pas usurpé son nom, un singe apparaît rapidement. Notre conducteur du bateau ne perd pas de temps, il fonce chercher une grappe de bananes qu'il a dans son bateau. L'animal est d'une voracité redoutable, il engloutit une dizaine de bananes en 5 minutes! Pour le désaltérer de ce rapide mais consistant repas, nous lui tendons une bouteille d'eau qu'il boit au goulot. Si nous en doutions, nous sommes maintenant assurés que l'homme descend du singe.


Cette halte rassasiante et divertissante terminée, nous commençons la deuxième partie de notre journée, à savoir le snorkelling sur Mosquito Island, et un petit tour sur Bamboo Island. Ces deux îles sont au Sud de l'archipel de Koh Phi Phi.
Sur la première, on peut dire que là encore les poissons ne sont pas farouches, surtout les petits sergents-majors. Ils s'approchent et nous entourent dès que l'on rentre dans l'eau! Ce qui n'est pas toujours du goût de Claire, puisqu'ils ont une fâcheuse tendance à nous mordiller si l'on ne les nourrit pas...


Bamboo Island, contrairement à la grande majorité des îles du secteur, n'est pas très rocheuse. Elle est ronde, plutôt plate et entourée d'une plage de sable blanc. Ca pourrait ressembler à la description d'une île parfaite. Sur place, les décors sont tout aussi beaux.


Pour terminer notre journée de visite de l'archipel, on s'arrête faire un dernier arrêt de snorkelling en plein milieu de la mer, à un endroit où la profondeur n'est pas trop importante. On rentre ensuite en fin d'après-midi à notre hôtel. Au menu du soir, poisson pêché la veille par l'équipe de l'hôtel, cuit au barbecue. C'est bien nécessaire pour reprendre des forces, car si Claire et Florence restent ensemble sur place et ont réservé un massage, Pierre-Antoine et Alain doivent eux partir à nouveau en mer dès 20h, pour une nuit de pêche. Autant dire que la journée est longue, très longue!

Une heure de bateau longue-queue plus tard, ils débarquent à bord du bateau de pêche, au Sud de Koh Phi Phi Lee. Le capitaine du navire, le patron de l'hôtel, et 3 matelots complètent l'équipage. La partie de pêche n'est pas vraiment ce à quoi nous nous attendions. De 21h à 4h du matin, nous pêchons des seiches à la ligne. Le fil accroché à la main, on agite un leurre à 10m de profondeur. De puissantes rangées d'ampoules éclairent l'eau, à tel point qu'on a au niveau du pont une luminosité comparable à celle du jour. Les bêtes, attirées par la lumière et le leurre, s'en approchent et se retrouvent empalées aux pics qui servent d'hameçons. Pendant les 2 ou 3 premières heures, c'est amusant, mais on vous avoue que cela finit par nous lasser, même si certains modèles ont une taille déconcertante. A partir de 4h du matin, un bateau vient faire le tour du nôtre, déploie un filet en cercle autour de nous, sur au moins une centaine de mètres de diamètre. A partir de là, nous restons deux heures à regarder les pêcheurs s'organiser pour remonter le filet, sans forcément comprendre tout ce qui se passe. A bord, personne ne peut nous expliquer en anglais. Le patron de l'hôtel est le seul à parler cette langue, mais il dort une bonne partie de la nuit sur le pont ou dans la cabine. A partir de 6h, nous laissons le navire "ami" finir de remonter son filet, alors que nous partons plus loin pour -enfin!- pêcher au gros. Une fois le spot de pêche trouvé, on plonge les lignes dans l'eau. Quelques minutes plus tard, une première touche! Pierre-Antoine se régale à tirer contre le poisson qui se débat franchement. Par malchance, lorsque l'équipage essaie de sortir le poisson qui arrive en surface, il le libère de l'hameçon... Les deux touches suivantes sont convaincantes, puisqu'Alain commence par sortir une sorte de Vieille bien dodue.


Pierre-Antoine suit avec un Barracuda.


Par la suite, les touches se font plus rares, et nous rentrons ainsi vers 8h du matin à l'hôtel, après cette nuit blanche en mer.