Après l'échauffement cycliste de la veille, nous avons choisi de partir le mardi 16 Février pour le Nord de l'île, où une plage nous avait été indiquée par le propriétaire de l'hôtel, parlant français. Nous avons donc pris nos vélos pour 16 km, en partant à 10h le matin pour éviter les grandes chaleurs de l'après-midi. Une fois arrivés, nous avons passé deux heures à l'ombre d'un arbre proche de la plage avant de se motiver à aller boire un soda frais à la gargote la plus proche. En revenant vers 15h, nous nous sommes baignés dans un Mékong peu rafraichissant (l'eau étant très peu profonde et le sable brûlant, nous n'avions pas de thermomètre mais la température de l'eau en ce lieu excédait allègrement les 25°C). Après une observation attentive des techniques de pêche d'un couple laotien à l'aide de leur filet, leur maigre butin nous a laissé dubitatif et nous avons pris la route du retour à partir de 16h30. Il était grand temps pour rentrer avant la nuit, puisque le coucher de soleil a lieu à cette saison aux environs de 18h.


Seulement, un évènement imprévu est survenu... Après avoir roulé quelque temps à une vitesse soutenue, le vélo de Pierre-Antoine n'a pas résisté à un petit trou dans la route, et la chaîne a déraillé. Une chaîne qui déraille, c'est bénin nous direz-vous. Sauf quand elle déraille ensuite tous les 50 mètres et qu'il reste 10 km à parcourir pour regagner l'hôtel, et 1h avant le coucher du soleil... Sans les outils nécessaires, il était impossible de resserrer le pignon dans sa position normale (ici les vélos n'ont qu'une vitesse, par conséquent un seul plateau et un seul pignon). Malgré l'aide d'un paysan du coin, la seule solution sera de rentrer en optant pour une technique croisée entre le skate et la bicyclette. Original mais efficace, nous rentrerons sans autre souci, et qui plus est avant la nuit.

Le mercredi 17 Février, nous avons choisi de quitter notre île pourtant très calme pour l'île dans face, inhabitée et dont la plage nous titillait les esprits depuis notre arrivée à Don Khong, puisqu'elle est visible depuis la terrasse du restaurant de la guesthouse. Nous avons choisi encore une fois de louer notre moyen de transport : une pirogue traditionnelle et ses deux rames. Excellent choix, 10 à 15 mn de traversée et nous y étions. A noter qu'en saison sèche, le Mékong est au niveau des 4000 îles très peu profond, nous avons même parfois frotté un peu sur quelques rochers sous-marins, en douceur.


Après une courte recherche, nous optons pour un coin de plage à l'ombre. Une demi-heure plus tard, nous sommes surpris d'entendre quelques enfants, qui eux aussi ont choisi cette île pour la journée. Sauf qu'ici, les enfants sont très indiscrets, et pire encore lorsqu'une jeune fille à la peau blanche choisi son plus beau maillot de bain deux pièces pour bronzer sur la plage. Résultat, ils ont passé quelques heures à nous espionner par tous les moyens (derrière les arbres et les buissons, en faisant semblant de dormir mais en regardant dans notre direction, en prenant leur pirogue pour s'arrêter juste en face de la plage...). Bref le calme attendu n'était pas tout à fait présent, mais après leur départ nous avons pu profiter pleinement de la plage, d'une nouvelle baignade dans le Mékong, et du coucher de soleil.


Nous avons remarqué avec étonnement que le Mékong est bien plus boueux en amont (à Luang Prabang par exemple) qu'en aval, puisqu'ici les pêcheurs utilisent parfois des masques pour emprisonner les poissons dans leurs filets. L'eau est bien plus claire et bien plus chaude ici !

Après quatre nuits passées dans la "Souk Sabay Guesthouse" de Don Khong, nous avons finalement réservé nos places sur un bateau pour faire 1h30 de trajet en direction de Don Det, une autre des 4000 îles, plus petite et plus au Sud, mais un peu plus fréquentée par les touristes. Ceci dit, c'est parfois un point positif car ils connaissent parfaitement nos attentes, nous trouvons donc aisément un hôtel nous hébergeant pour 30 000 kips (3€) dans un bungalow avec lit double, moustiquaire, terrasse faisant face à la rivière, et deux hamacs qui nous attendent. Si l'on ne pense pas aux toilettes communes (turques et à chasse d'eau manuelle), c'est royal ! Nous avons donc passé nos deux premiers jours ici à flâner dans nos hamacs, en passant le temps à lire et à regarder le Mékong.

Nous avons fait connaissance avec nos voisins de bungalows, surtout avec Ignacy, un polonais parlant aussi bien français qu'anglais. Nous avons été à une soirée "musique éléctronique" organisée un peu à la sauvage, c'est-à-dire qu'il s'agissait de quelques grosses enceintes posées sur l'herbe, d'un gros bac plein de glace pour les boissons, et de groupes de jeunes étrangers assis sur le sol. Sympa, nous y avons retrouvé tous nos voisins !

Pour l'instant nous ne savons pas combien de temps nous restons ici mais étant donné qu'on s'y plait bien, peut-être que nous nous contenterons de visiter l'autre île, Don Khone, à vélo...