Voyage de Claire & Pierre-Antoine

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mercredi, novembre 10 2010

Potosí, la ville la plus haute du monde!

La ville d'Uyuni n'ayant pas d'autre intérêt que celui de trouver une agence proposant de visiter le salar, nous partons le samedi 6 novembre pour Potosí. La route de 221km est hétérogène, mais majoritairement en mauvais état, puisqu'il nous faut six heures pour arriver à destination. Les quelques portions d'asphalte sont rapidement remplacées par des pistes. En certains endroits, on roule sur le sable, traversant même un cours d'eau! La ville de Potosí a le titre de ville la plus haute du monte, étant implantée à 4090 mètres d'altitude. Elle est classée à l'Unesco grâce à sa culture, qui a explosé au XVIème siècle suite à la découverte d'une énorme mine d'argent. Dans l'après-midi, nous faisons notre premier tour dans la ville, et ses ruelles aux façades colorées.

Comme en France, le repos dominical est sacré en Bolivie, il y a donc peu de magasins ouverts dans le centre-ville. Nous visitons le couvent-musée Santa Teresa.


Il est très grand, et notre guide nous y présente deux patios, la chapelle, les minuscules chambres des sœurs, leur cuisine et leur réfectoire, la salle où elles n'étaient autorisées à parler qu'une heure par jour... La discipline était rigoureuse, et les jeunes filles aristocrates qui y entraient à 15-16 ans n'en ressortaient plus de leur vie, puisqu'elles y étaient même enterrées. On réserve plus tard une visite guidée dans les mines pour le lendemain. Le soir, on s'essaie à la viande traditionnelle en goûtant du lama! Cela ressemble au porc, avec un goût plus proche du gibier. Pendant le dîner, nous observons sous la fenêtre des fanfares dans la rue. Elles répètent pour les festivités du 10 novembre, qui célèbreront les 200 ans de l'indépendance de la ville.

Le lundi 8 novembre, nous partons visiter une des mines du Cerro Rico. La tradition veut que l'on offre aux mineurs des petits cadeaux, et nous passons nous au marché nous fournir en feuilles de coca, boisson sucrée, et bâtons de dynamite. On passe alors au local récupérer nos élégants costumes jaunes, et nous nous rendons jusqu'à l'entrée de la mine. La construction de celle-ci a commencé en 1651, et son exploitation n'a pas cessé depuis. Aujourd'hui, les minerais extraits sont surtout le zinc, le fer, et l'étain. Nous passons deux heures sous terre, le dos souvent courbé.


Certains passages sont techniques, il faut marcher dans 20cm d'eau ou ramper dans d'étroits couloirs. Au fond de la mine, il fait très chaud et humide. On y voit les mineurs au travail, charger et pousser des wagons faisant entre 1500 et 2500 kilos. Quelques-uns commencent à travailler dès 16 ans, et le manager de 40 ans est indéniablement abîmé par ses années de travail. Tous ont une des deux joues gonflée par les feuilles de coca qu'ils laissent macérer en travaillant. Au fond d'un couloir a été placé le Tio, dieu des mineurs.


Il possède des cornes, des poils aux jambes, fume des cigarettes à l'eucalyptus et a les pieds recouverts de feuilles de coca et d'un fœtus de lama! Pour faire comme les mineurs, les hommes du groupe partagent une (petite) gorgée d'alcool potable à... 96°. Il paraît que plus on boit l'alcool pur, plus on recueille du minerai pur! Une fois sortis de ces sombres galeries, nous vivons en direct une explosion de dynamite. C'est très fort! Le soir, on marche dans les rues, parmi l'ambiance des troupes de musiciens et des majorettes qui dansent pour le bicentenaire de Potosí.

Le mardi 9 novembre, nous visitons la Casa Nacional de Moneda, où a été frappée la monnaie bolivienne pendant plusieurs décennies. La proximité de la mine d'argent était bien sûr la raison de son emplacement.


Une partie du bâtiment traite de son passé, les énormes engrenages originaux destinés au laminage du mélange argent-cuivre et à la frappe étant rénovés. La majeure partie des 150 pièces de l'édifice sert de musée pour exposer peintures, pierres, crânes, momies, objets en argent... Dans la cour intérieure, un étrange visage surplombe la petite fontaine. Durant l'après-midi, nous regardons des musiciens jouer un concert de musique potosina sur la place principale. En traînant en ville le soir après avoir mangé une assiette locale à prix record (0,60€), nous sommes déçus de voir qu'il n'y a pas d'animation, les fanfares se reposant sans doute en l'attente de la journée du lendemain.


Le mercredi 10 novembre est le jour du bicentenaire de la ville. On prend le petit déjeuner à l'étage d'un restaurant, nous permettant de voir les stands de nourriture se monter et la foule arriver peu à peu. Les festivités sont organisées autour de la place centrale, la plaza 10 de noviembre, tiens donc! On voit une exposition photo, une chorale de jeunes enfants, des membres de sécurité pour les autorités, une fanfare militaire précédant des élus municipaux, dont certains se font siffler. Beaucoup de jeunes sont déguisés pour cette journée. En tout cas, la foule nous permet de pouvoir prendre discrètement la population locale en photo, au naturel. C'est cependant le jour que nous avions choisi pour regagner Sucre, la capitale constitutionnelle du pays. Nous ne pouvons donc pas rester plus longtemps et prenons le car dans l'après-midi.

lundi, novembre 8 2010

Le Sud-Lipez et le salar d'Uyuni

Le mercredi 3 novembre au matin, nous quittons la Rose d'Atacama en remerciant une dernière fois Marie-Christine. Nous arrivons au très spartiate poste-frontière bolivien, à l'altitude de 4474m pour y prendre le petit-déjeuner. Nous chargeons ensuite notre Toyota LandCruiser 4x4 et entrons dans la réserve de faune andine Eduardo Avaroa. A quelques kilomètres de piste de la frontière, on arrive à la Lagune Blanche, où sont visibles quelques flamands roses. Un peu plus loin, la Lagune Verte est beaucoup plus impressionnante et au bout de l'étendue à la couleur turquoise presque criarde se dresse l'imposant volcan Licancabur.


Notre chauffeur bolivien nous conduit ensuite jusqu'à une source d'eau chaude, en passant par le désert de Salvador Dali. Pierre-Antoine se baigne dans une eau à 37°C, dans une petite piscine extérieure recevant la source, offrant une vue sur le salar de Chalviri et les quelques flamands roses de la Lagune Polques, avec au loin des volcans de la cordillère. En repartant, il nous prévient que nous allons monter en altitude pour atteindre le point le plus haut de ces trois jours, à 5000 mètres. Pour conjurer l'altitude, il offre à chaque passager des feuilles de coca à laisser macérer entre la joue et la mâchoire... Nous arrivons à une zone de geysers, qui comme dans le cas des geysers de Tatio, visités précédemment, n'en sont pas vraiment.


En lieu et place de ceux-ci, ce sont des cratères aux contours colorés crachant de la fumée ou de la boue en ébullition. A 4900 mètres d'altitude, le spectacle vaut tout de même le détour! En fin d'après-midi, nous marchons autour de la Lagune Colorée, où vivent les flamands roses par centaines. Ils sont visiblement habitués au froid car le vent glacial ne les empêche pas de gratter le sol à la recherche de micro-algues.


Au soleil couchant et avec le vent, les couleurs de la lagune alternent entre rouge pour l'eau et blanc pour le borax. Le minerai à la forte réverbération est utilisé dans la production de détergents industriels. Nous passons la nuit à 4400 mètres d'altitude, dans un refuge proche.

La nuit dans le refuge a été assez difficile, surtout au niveau respiratoire. En cause la poussière du désert et l'altitude élevée... Le matin nous traversons le désert de Siloli, dont la montagne aux sept couleurs et l'arbre de pierre sont les principaux attraits.


Ce dernier est un rocher ayant été fortement érodé, dont l'aire de la base est nettement inférieure à celle du sommet. On passe ensuite par cinq lagunes différentes : Canapa, Medionda, Chiarcota, Onda, et Ramaditas. Leur couleur diffère en fonction des minéraux qu'elles contiennent, mais elle dépend également de l'heure de la journée et surtout du vent. Toutes sauf une hébergent des flamands roses. On comprend vite pourquoi les oiseaux la désertent : elle est acide et toxique!


On roule longtemps en plein désert et pour finir la journée, nous traversons le salar de Chiguana. Il est moins blanc et plus petit que son homologue d'Uyuni, mais tout aussi plat. C'est donc une mise en bouche pour la journée du lendemain... La dernière étape est un passage sans grand intérêt par le village de San Juan, peuplé de familles cultivant la quinoa depuis des générations. Malheureusement la saison n'est pas favorable et nous ne pouvons voir que des champs asséchés. La nuit, nous dormons dans un charmant hôtel insolite. Il est entièrement construit en sel du salar, du sol au plafond!


Le vendredi 5 novembre, nous quittons cet hôtel à 5h pour aller voir le lever de soleil sur le salar d'Uyuni. Nous ne regrettons pas l'effort : la lumière est superbe, tout comme les dégradés de couleur dans le ciel. Nous faisons alors une séance photo de grand matin pour immortaliser la beauté de l'étendue de sel, qui prend des formes hexagonales.


On passe ensuite par l'île Inca Huasi. Elle est couverte de cactus et un chemin conduit facilement au sommet, d'où l'on a une vue panoramique sur le salar. En descendant, on prend le petit déjeuner sur les tables et chaises de sel installées devant l'île. Nous réalisons ensuite une séance "photographies insolites", au cours de laquelle on profite de la planitude du site pour jouer avec les perspectives. On retourne sur l'île Inca Huasi où nous découvrons la présence de quelques lamas, Claire ne pouvant pas s'empêcher d'en caresser un. On prend ensuite la route vers l'Est, et c'est là que nous pouvons véritablement réaliser de la dimension hors du commun de ce lac de sel. Après une demi-heure de route, on s'arrête au milieu de nulle part. Tout est blanc autour de nous! On fait une courte visite d'un musée-hôtel de sel, plutôt semblable à celui où l'on a passé la nuit précédente.


Un peu plus loin, le sel est exploité par quelques mineurs, qui créent de petites pyramides grâce à l'immense réserve que constitue le salar d'Uyuni. Le dernier arrêt de notre excursion de trois jours a lieu au cimetière des trains. Les locaux ont trouvé un moyen visible de protester contre le tourisme : ils jettent leurs déchets plastiques et métalliques ici! Cependant, notre guide nous présente finalement l'aéroport international d'Uyuni, destiné au tourisme, en construction... On passe la nuit dans la petite ville d'Uyuni. La première véritable image que nous y avons du peuple bolivien est celle des vieilles dames qui marchent dans la rue, habillées de manière traditionnelle.


Quelle différence face aux jeunes qui arborent une allure "moderne" : jean et sweat à capuche, écoutant de la musique sur leur téléphone portable en marchant. Une chose les réuni cependant : la population est très indigène. Comparé à la Bolivie, le Chili, c'est l'Europe! Malgré les nombreux touristes venant pour les excursions dans le salar, on se sent vraiment en Amérique du Sud maintenant.

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