Voyage de Claire & Pierre-Antoine

Le lundi 6 décembre, nous arrivons à Arequipa à 6h du matin. On finit notre nuit à l'hôtel, puis sortons dans la ville l'après-midi. Arequipa est la deuxième plus grande ville du pays, et un grand nombre des bâtiments du centre sont construits en pierre de lave blanche. On arrive par erreur devant le musée archéologique, alors que nous en cherchions un autre. L'entrée est gratuite, nous le visitons donc tout de même. Comme plusieurs musées que nous avons déjà vus, il contient une collection de pierres taillées placées en pointe de projectile ou utilisées pour découper, des pots de terre pour certains anthropomorphes, et quelques momies.

Une fois sorti, on trouve le musée Santuarios Andinos, dont nous avions entendu parler. Il est récent, a été créé pour présenter une jeune fille momifiée qui a été retrouvée en 1995 au sommet d'un volcan proche. Elle a été conservée dans la glace pendant environ 500 ans, et a été découverte lors d'une éruption, puisque la couche gelée avait alors fondue. Après une vidéo de présentation, une jeune femme nous fait une visite privée en français. On peut voir les vêtements qu'elle portait, les objets précieux retrouvés autour, les récipients utilisés pour porter la nourriture... Et bien sûr le corps de la fillette d'une douzaine d'années : Juanita. Il est conservé dans une chambre froide à -20°C et 99% d'humidité, pour recréer l'environnement de conservation naturel. Le soir, nous retrouvons Angela (Australie) et Junior (Nouvelle-Zélande), un couple avec lequel nous avons sympathisé pendant notre trek vers le Machu Picchu. On passe la soirée ensemble et décidons de se retrouver à nouveau le lendemain.

Le mardi 7 décembre, on les rejoint et réservons un séjour de 3 jours dans le canyon de la Colca ensemble. On visite tous les quatre la ville, en commençant par le quartier Yanahuara, jusqu'au mirador de Carmen Alto. Nous pouvons y boire un jus de tumbo en contemplant le petit canyon creusé par la rivière Chili, la ville d'Arequipa, et les volcans Misti et Chachani en fond.

Le mercredi 8 décembre, on se réveille un peu avant 3h du matin (!) pour grimper dans le bus qui nous emmène à Chivay, à l'entrée du canyon de la Colca. On y prend juste le petit déjeuner, avant de continuer pour atteindre Cruz del Condor, un endroit fréquenté par les grands rapaces andins. Pendant près de 3/4 d'heure, nous nous contentons d'observer la profondeur du canyon, avec pour seul animal en vue un lézard de bonne taille. Alors que nous rentrons en direction de notre véhicule, nous pouvons enfin apercevoir les grands oiseaux. Quelques condors volent dans la vallée. Heureusement, leur grande envergure permet de les repérer facilement, parce qu'on ne les voit pas à moins de quelques centaines de mètres de distance.

Un peu plus loin, on quitte le fourgon et nous descendons dans le canyon. Nous marchons pendant environ trois heures jusqu'à atteindre un petit village où vivent 11 familles. Nous y passons l'après-midi avec Angela et Junior. Il n'y a aucune route pour arriver ici, tout doit être apporté par les habitants, souvent à l'aide de mules.

Le jeudi, nous "visitons", ou plutôt traversons, deux petits villages sur notre chemin, Cosnirhua et Malata. En effet, notre guide est parfois avare en explications... Ce qui ne nous empêche pas de profiter de la beauté des paysages environnants. On arrive ensuite à un terrain de football rudimentaire. L'herbe fait place à la terre et les gradins aux cultures en terrasses asséchées. Juste derrière se cache un oasis au milieu de ce canyon aride : Sangalle.

Au milieu de cet espace vert, quelques piscines et bungalows sont présents. Nous découvrons ainsi notre petit hôtel. Les chambres sont très basiques mais les allées regorgent de fleurs tropicales colorées, la piscine est construite contre un gros rocher, les hamacs profitent de l'ombre des palmiers, et le mobilier extérieur (chaises et tables) issus de morceaux de troncs de ces arbres. On y passe un après-midi bien tranquille, en se reposant avant l'effort qui nous attend le lendemain.

En effet, c'est à 4h30 que nous nous réveillons le vendredi 9 décembre pour partir en randonnée! Pour sortir du canyon, il nous faut tout d'abord passer le dénivelé de plus de 1000 mètres. On arrive en haut juste avant que le soleil face son apparition, ce qui nous permet d'accomplir ce bel effort matinal avec un air à peu près frais. On traverse alors les cultures de maïs en terrasse, pour arriver à Cabanaconde pour le petit déjeuner.

Nous prenons ensuite le bus pour retourner vers Chivay. On s'arrête en cours de route à un point de vue sur les cultures dans le canyon, puis aux sources chaudes. Leur température est si élevée qu'il ne nous est pas possible d'y rester longtemps immergé, on se contente donc de s'assoir, les jambes dans l'eau. Sur le chemin d'Arequipa, on fait une pause pour observer des lamas, des alpagas, des vigognes (sauvages), et pour la première fois quelques suris. Ces derniers ont une laine tombante de style dreadlocks, très originale! Le soir, on dîne une dernière fois en compagnie de nos amis australiens dans Arequipa.

Le samedi 10 décembre, on leur fait nos adieux, en leur souhaitant le meilleur pour les quelques mois de voyage qu'ils ont encore à vivre en Amérique du Sud. Au cours de la journée, on profite ensuite d'être dans une ville très productrice d'articles en laine d'alpaga pour remplir encore un peu plus nos sacs de souvenirs. Le soir, nous prenons le bus pour Lima.

Le mardi 30 novembre, on quitte l'hôtel à 7h. Nous faisons connaissance avec notre groupe, en s'apercevant qu'il ne faut pas croire les agences péruviennes : le guide n'est pas celui prévu et nous sommes 10 au lieu de 4 ou 6... Le minibus nous conduit en haut d'une montagne au Nord d'Ollantaytambo, à un peu plus de 4000 mètres d'altitude. On commence alors ce "Inca Jungle Trek" par la descente en vélo, sous la pluie froide, jusqu'à la vallée, presque 3000 mètres plus bas. On passe la nuit au village de Santa Maria.

Le mercredi matin, nous commençons notre journée de randonnée dès 7h. On passe par des chemins le long desquels poussent des arbres fruitiers : bananes, avocats, mangues, papayes, ananas, chirimoyas sont à portée de main.

On traverse également des champs de coca, très présents dans la région. Hugo, notre guide, ne manque pas de nous préciser qu'il lui semble évident que d'autres cultures, destinées aux marché illégal, sont dissimulées un peu partout dans la jungle environnante. Après une montée particulièrement raide, on s'accorde un peu de repos à la "Monkey House", où un singe s'amuse avec un chien.

Nous quittons les hamacs et empruntons sur quelques kilomètres l'Inka Trail, un chemin construit du temps des Incas (XVème siècle), entre montagne et précipice. Après avoir marché six heures, nous apprécions un bain relaxant dans une source d'eau chaude naturelle, au bord de la rivière Urubamba. Nous rentrons de nuit à Santa Teresa pour y dormir.

Le jeudi 2 décembre, on remonte le cours de la rivière pour arriver à Hydroelectrica pour le déjeuner. L'après-midi, c'est le long des rails de train que nous marchons pour terminer la journée à Aguas Calientes, le village au pied du Machu Picchu.

Le vendredi 3 décembre, nous avons rendez-vous dans le hall de l'hôtel à 4h du matin avec les autres membres du groupe, pour partir armés de nos lampes de poche vers le pont en bas de la route pour le Machu Picchu. Les portes ouvrent à 4h45. Claire passe en première, Pierre-Antoine en deuxième. De matin et sans petit déjeuner, l'ascension des 1716 marches irrégulières est éprouvante, mais Pierre-Antoine a su garder le rythme pour arriver en premier au guichet d'entrée situé 500 mètres plus haut, à 5h13 du matin. Claire a également été efficace puisqu'elle est arrivée dans les 40 premiers. Cela nous a permis d'éviter de payer les 7$ de bus, mais surtout d'obtenir un ticket d'entrée pour le Wayna Picchu, une autre montagne qui domine la cité inca. Il nous faut attendre 6h pour voir les portes s'ouvrir et pénétrer le site.

Même si on connaissait le paysage en photo, c'est magnifique. Notre guide nous présente plusieurs aspects des ruines, en très bon état de conservation et ayant été très bien déblayées de la végétation qui les encombrait lors de la "redécouverte" du Machu Picchu en 1911. On visite des temples, des habitations, des terrasses de cultures. De grosses pierres sont taillées et orientées avec précision : l'une d'elles donnent les quatre points cardinaux, l'autre est une maquette à l'échelle réduite de toutes les montagnes environnantes.

Hugo nous laisse finalement en nous disant que des recherches continuent dans la partie Est du Pérou pour trouver une ville Inca dorée, qui serait toujours cachée par la végétation et perdue au milieu de la jungle. A 10h, on reprend notre courage pour grimper les hautes marches qui mènent au sommet du Wayna Picchu. De là-haut, on comprend pourquoi la cité a pu rester si longtemps secrète : elle est entourée d'une rivière et de montagnes aux pentes infranchissables, couvertes d'une jungle dense.

Au retour, on s'offre la descente en bus jusqu'à Aguas Calientes. On rentre à minuit à Cuzco, en attendant avec impatience de dormir après cette longue journée de vingt heures.

Le samedi 4 décembre, nous avons bien besoin de rester tranquilles pour récupérer de ces dernières journées fatigantes. On pense quand même à réserver à l'avance notre ticket de bus pour le lendemain. Le soir, on rejoint notre groupe au Paddy's, qui se prétend le plus haut pub au propriétaire irlandais sur la planète. On finit la soirée au club Mama Africa, qui nous a attiré avec entrée et boissons gratuites!

Le dimanche, nous sommes bloqués à l'hôtel par le mauvais temps et la fermeture de nombreux lieux et magasins. Le soir, nous prenons un bus de nuit pour Arequipa, au Sud du pays.