Voyage de Claire & Pierre-Antoine

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jeudi, octobre 28 2010

La ville historique de Valparaiso

Le lundi 18 octobre, nous prenons un dernier petit-déjeuner servi par Blanca et rédigeons non sans mal un mot en espagnol dans son livre d'or personnel. On prend le métro de Santiago pour aller jusqu'à la gare routière. Il est plus propre que son homologue parisien, et les couloirs ne sont pas couverts de pubs ni de graffitis. Pourtant, il n'y a pas de caméra de surveillance à chaque coin... Nous sommes satisfaits de notre premier trajet en car au Chili, pour Valparaiso. Le confort est là, et à l'intérieur, un écran affiche même la vitesse à laquelle roule le chauffeur. Arrivés dans la première ville portuaire chilienne, on découvre à nos dépens que la ville est très vallonnée, lorsque nous montons nos sacs jusqu'à la chambre d'hôtes Maison de la mer, tenue par un normand. Le soir, on dîne au restaurant Casino Social J. Cruz. Un plat unique chilien y est servi, la chorrillana. On partage à deux un grand plat où sont disposés frites, ognons, œufs et bœuf en petites lamelles. L'endroit se prétend à la fois restaurant et musée. On y trouve beaucoup de vaisselle, et toutes sortes de ramasse-poussières. Partout sur les murs et le mobilier des clients ont laissé des mots et des photos d'identité. Original! Étant donnée la portion engloutie, nous n'avons pas le courage de remonter à pied jusqu'à l'hôtel et prenons un colectivo, un taxi collectif. On y monte à quatre passagers. Le taxi a, comme un bus urbain, un trajet fixé. Chacun paye son trajet le même prix (un peu moins de 0,5€), quelle que soit la distance parcourue.


Le mardi, notre visite de Valparaiso démarre en lien avec celle de Santiago, dans la seconde maison de Pablo Neruda : La Sebastiana. Elle est construite sur cinq étages de superficie décroissante, offrant une belle vue sur la baie. Là encore, l'attention a été portée au détail dans la décoration. Au dernier étage, on étudie longuement une authentique carte du monde datée de 1698, qui plus est annotée en français. Les proportions des continents sont hasardeuses, parfois inconnues (seule la côte Est de la Nouvelle-Zélande est dessinée), ou fausses (non, la Californie n'est pas une île!). En descendant dans le même quartier, on arrive au musée à ciel ouvert. Dans plusieurs rues, des fresques ont été peintes sur les maisons, et les poteaux sont décorés de mosaïques multicolores. On se rend ensuite dans le centre historique, où les œuvres murales sont remplacées par des couleurs unies. Mais chaque maison choisit sa couleur! Le résultat produit des rues bariolées parfois aux couleurs vives, parfois pastel.


Jamais l'on ne trouve deux maisons voisines de la même teinte! Dans ce quartier, plusieurs ruelles offrent une vue en hauteur sur le reste de la ville : paseo Gervasoni, paseo Atkinson, paseo Yoguslavo... Pour finir, c'est au paseo 21 de mayo, au Sud de la ville, que nous terminons l'après-midi. On y garde prudemment un œil sur nos affaires car l'endroit n'est pas réputé pour être sûr. Heureusement, tout se passe bien et un policier rôde le long de la promenade.

Le mercredi 20 octobre, nous parcourons à pied l'avenue Alemania et ses multiples points de vue sur la baie. Elle serpente en hauteur autour de la cité. On ne va pas plus haut dans les collines, puisque c'est pour les étrangers une zone à éviter... On retourne ensuite dans le centre, au paseo Gervasoni, passer le temps sur un banc à parler en observant les gens dans cette partie calme de Valparaiso.


On descend dans la ville basse pour faire de même sur la place Anibal Pinto, en contrebas. Deux jeunes apportent des croquettes à un des -25000!- chiens sauvages de la ville, que l'on voit dormir partout dans les rues en journée, et que l'on entend aboyer la nuit. Un cireur de chaussures travaille pendant que son client lit son journal... Un travail qui nous semble très rabaissant, surtout lorsque l'on voit que ce dernier ne lui donne que quelques petites pièces, vraisemblablement moins d'un euro pour 20 minutes de besogne à ses pieds! On rentre à l'hôtel en milieu d'après-midi, estimant pouvoir nous reposer puisque nous avons vu tout ce que nous voulions de Valparaiso.


Le jeudi 21 octobre, on souhaite partir vers le Nord pour la Serena. Mais dès le réveil, on regrette de ne pas s'être occupés de nos billets de car la veille, celui partant à 10h étant plein. On modifie donc nos plans en retenant la leçon du jour : au Chili, mieux vaut réserver son car à l'avance! Pour ne pas perdre la journée, on part en bus visiter la station balnéaire la plus proche : Viña Del Mar. Dans le transport en commun, nous faisons connaissance avec Rose-Marie, une chilienne qui s'intéresse beaucoup au français, qu'elle parle parfaitement. Elle nous décrit chaque monument, nous explique l'histoire de chaque rue au cours du trajet. Une fois arrivés, elle passe quelques minutes avec nous pour nous présenter la ville, avec une précision d'un guide expérimenté. Elle nous offre finalement sa carte en nous conseillant de visiter le musée archéologique et historique de la ville, dont elle fait partie du directoire, en tant que trésorière. On comprend mieux cette démonstration de culture! On visite le parc de la ville, où le palacio Vergara a lui aussi été fortement endommagé par le tremblement de terre.


On poursuit par la visite (gratuite, merci Rose-Marie pour la carte!) du musée, qui est très intéressant. A l'extérieur est disposé un Moai, une statue de l'île de Pâques. Y sont affichées de nombreuses pièces anciennes sur la culture indienne, et sur l'île de Pâques. L'étage est dédié à la faune chilienne, mis à part une petite salle présentant d'authentiques têtes réduites, aussi petites qu'effrayantes. On termine notre visite de Viña Del Mar par une promenade le long de la plage Acapulco, à observer les jeunes filles prendre la pause pour la photo, des groupes faire des acrobaties, et des surfeurs. Nous passons la nuit dans le bus tout confort nous emmenant à La Serena.

jeudi, octobre 21 2010

Nos premiers pas en Amérique du Sud : Santiago de Chile

Notre second 14 octobre démarre à l'aéroport de Santiago Comodoro Arturo Merino Ben, où nous arrivons peu après midi, soit quatre heures avant notre départ d'Auckland. Étrange! Un minibus nous emmène vers notre hôtel dans le centre-ville, nous laissant regarder les alentours de la capitale chilienne. Le changement est brutal en comparaison à la Nouvelle-Zélande. Comme en Asie, la gestion des déchets est très basique, des tas de sacs plastiques s'accumulant en bord de rivière, attendant probablement de se faire emporter par la prochaine crue. Ici, le sentiment patriotique semble bien présent, le drapeau national flotte au-dessus de nombreuses maisons ou est accroché aux balcons du centre-ville. On dépose nos valises à l'Hostal Forestal, et combattons le décalage horaire en marchant quelques heures. Dans les rues piétonnes, on trouve beaucoup de petits stands improvisés, parfois très spécialisés. Ainsi, certains ont choisi de ne vendre que des statuettes de la vierge marie, d'autres que des antennes de télévision... Les restaurants de nourriture à emporter ont des affiches plutôt repoussantes, la sauce étant de couleur vive est disposée en grande quantité au-dessus de la garniture, de manière à être la plus visible possible. Le soir, nous partageons des empanadas de viande pour le dîner, accompagnées d'un vin rouge chilien.


Nous prenons le petit-déjeuner le vendredi 15 octobre et apprécions de nous le faire servir! Blanca, la préposée au petit-déjeuner, nous propose, avec un couple d'uruguayens, de préparer ensemble un plat typique chilien le soir même. Nous partons alors tous les quatre, armés de notre liste d'ingrédients, au marché central de Santiago. On y achète deux dorades, des poivrons, des citrons, des piments, des poireaux, des herbes, de la salade, des oignons, un chirimoya (fruit local, chérimole en français), et du vin blanc. Dans l'après-midi, nous grimpons en funiculaire une colline proche du centre-ville, le cerro San Cristobal. Du haut, la vue sur la ville est panoramique. Dans les rues nous pensions que la météo était brumeuse, mais nous découvrons qu'il s'agit en fait d'un nuage de pollution, et qu'au-dessus le ciel est parfaitement bleu... Tout en haut de la colline, qui domine la ville de plus de 300 mètres, se dresse une imposante statue de la vierge. Le cerro San Cristobal et ses environs font partie du parc métropolitain, dont l'impressionnante superficie excède les 700 hectares.


Nous nous y promenons quelque temps avant de redescendre pour visiter la maison du célèbre poète et feu ambassadeur communiste du Chili : Pablo Neruda. Trois petites maisons en font partie, et bordent la colline. Elles sont constituées de petites pièces dont le plafond et les portes sont basses, comme une maison de poupée. La décoration est très colorée et regroupe des œuvres provenant de partout dans le monde, avec bien sûr une dominante de peintures chiliennes. En vitrine sont conservées entre autres sa médaille de prix Nobel de littérature, et celle de sa légion d'honneur française. En rentrant à l'hôtel, on passe par le quartier Bellavista, où on se dirige par hasard dans le patio éponyme. A notre grande surprise, un petit marché avec quelques stands de nourriture française s'y tient! Nous ne pouvons pas résister au charme d'une baguette, d'un saucisson de montagne et d'une terrine de porc, même pas plus chers qu'en France. Arrivés à notre hôtel, nous y préparons sous les ordres de Blanca un Ceviche a la chilena avec les ingrédients achetés le matin au marché. La spécificité de ce plat réside dans la cuisson. Le poisson n'est nullement mis à la poêle ni même au four, mais il cuit une petite heure dans l'acide du jus de citron! Le résultat donne un plat très frais, plein d'arômes et un peu épicé.


Le samedi 16 octobre, notre visite du centre-ville démarre à l'Université du Chili, mais nous apprenons sur place que celle-ci est fermée à la visite à cause des rénovations dues au tremblement de terre du 27 février 2010. Un peu plus loin, on arrive à la place de la Moneda. On y trouve le monument où était anciennement frappée la monnaie du pays, et où siège de nos jours le gouvernement chilien. Pour le même motif, les visites n'y sont pas autorisées actuellement. On marche ensuite jusqu'à la place centrale, appelée place d'armes (plaza de armas). On y trouve la cathédrale, un peu sombre. Une messe s'y déroule pendant que nous la visitons discrètement.


On part ensuite pour le musée historique national voisin. Il traite surtout du pays depuis son indépendance par le Directeur Suprême, et Libérateur O'Higgins. N'étant pas certains de l'ouverture de tous les bars et restaurants le dimanche soir, on prend la décision de fêter les 25 ans de Claire la veille au soir. En début de soirée, on se rend au patio Bellavista pour un cocktail. Ce n'est qu'après 22 heures que l'on arrive au restaurant repéré par Claire la veille, à une cinquantaine de mètres de la maison de Pablo Neruda. A cette heure-là, les tables sont presque toutes disponibles. Le restaurant fait le plein pendant notre dîner et nous partons vers 23h lorsqu'une majorité de couverts sont servis.


Le dimanche 17 octobre, nous traversons le parc Forestal proche de notre hébergement, jusqu'au musée des beaux arts. Il s'agit d'un bel édifice avec une impressionnante coupole de verre centrale qui apporte beaucoup de luminosité. D'étranges expositions sont présentées : une salle avec un graffiti, une autre avec de vieux transistors, certaines avec des vidéoprojections sur des populations du monde entier, et d'autres plus classiques avec des toiles représentant des portraits. A l'étage, la majorité des salles sont fermées. On réalise qu'une voute est abîmée. En se renseignant, on apprend que le musée a lui aussi subi des dommages lors du tremblement de terre, et qu'il est actuellement en rénovation. Triste évènement, le directeur du musée fait partie des disparus. On passe ensuite devant la Casa Colorada, une des plus anciennes maisons coloniales de la ville, de couleur rouge. La visite devrait y être possible mais l'entrée dans le monument est fermée sans justification. Nous suspectons que là aussi le bâtiment a été fragilisé par le tremblement de terre.


Dans le riche quartier des rues de Paris et de Londres, on retrouve une architecture proche de celle des centres-villes français : rues pavées, lampadaires au style ancien, arbres plantés régulièrement le long du trottoir, design des façades des immeubles semblent directement venus de nos villes. Le midi on goûte finalement leurs sandwichs peu ragoûtants, les completos. Le petit magasin nous les sert en hot dogs. On prend sans savoir à quoi s'attendre le supplément palta, en espérant améliorer la qualité. Cela nous permet d'avoir, en plus du pain et de la saucisse, une sauce verte visqueuse. Super! Nous revenons en direction de notre hôtel en passant par le quartier de la rue Lastarria, très vivant. Nous prenons tous les deux en fin d'après-midi un goûter d'anniversaire autour d'un gros pot de glace au parfum brownie.

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